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Pourquoi ça ne marche pas ?

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Incapable de battre la Roumanie (1-1) malgré de nets progrès dans le jeu, l’équipe de France n’a plus son destin entre les mains avant de se rendre en Serbie mercredi. Comment en est-on arrivé là ?

Un manque d’efficacité offensive
Malgré un nombre incalculable d’occasions, la France n’a inscrit qu’un seul but contre la Roumanie. « Je connais peu d'équipes qui en ont autant que nous », positive Raymond Domenech. Et pourtant. Le manque de réussite offensif n’est pas récent. La dernière fois que les Bleus ont inscrit plus de deux buts, c’était le 14 octobre 2008 face à la Tunisie (3-1). Inquiétant. En 2009, la France n’a inscrit que cinq buts en sept matches. « Peut-être qu’on ne travaille pas assez, explique Karim Benzema. On doit bosser davantage la finition et le jeu devant le but pour être en confiance et se créer des occasions. » « Il n’y a pas de problème d’efficacité, assure de son côté Thierry Henry. Personne n’a vendangé. Il y a eu une barre, les arrêts du gardien roumain (Coman, ndlr), un but signalé hors-jeu… » Henry-Domenech, même combat.

Une défense toujours en chantier
Après le fiasco Philippe Mexès il y a un an en Autriche (3-1), on se souviendra aussi de la prestation catastrophique de Julien Escudé face à la Roumanie (1-1). Passé complètement au travers, le joueur du FC Séville confirme les énormes lacunes de l’équipe de France en défense centrale. Alors que les qualifications pour le Mondial 2010 se terminent dans un mois, Raymond Domenech n’a toujours pas trouvé le complément idéal de William Gallas, seul joueur indiscutable dans l’axe. Mexès, Abidal, Boumsong, Squillaci, Escudé, ils ont tous eu leur chance. Mais aucun n’apporte aujourd’hui des garanties suffisantes pour s’imposer sur la durée. A qui le tour ?

Un mental défaillant
Entreprenante et déterminée jusqu’à l’ouverture du score de Thierry Henry, l’équipe de France ne s’est pas relevée de l’égalisation roumaine. « Ce but nous a un peu ralenti », regrette Thierry Henry. Pas ou peu de signe de révolte, des regards dans le vide, les Tricolores auraient-ils baissé les bras avant la fin du match ? « Mon regret est de ne pas avoir continué à pousser après avoir marqué, soupire Patrice Evra. On a été attentistes et on a un peu reculé. » Cette équipe de France manquerait-elle de caractère ? La question a été posée à Raymond Domenech : « Non, répond (évidemment) le sélectionneur. J'ai vu les joueurs se parler, se prendre en charge, personne n'a abandonné. » A la sortie du terrain, William Gallas, très en colère, a violemment repoussé une caméra de télévision. La révolte, c’est pour mercredi ?

Un mauvais coaching
En voulant conserver son 4-2-3-1 jusqu’au coup de sifflet final, Raymond Domenech n’a-t-il pas compliqué la tâche de ses joueurs ? L’entrée de Franck Ribéry à la place d’André-Pierre Gignac a conduit Nicolas Anelka à jouer en pointe… avant de rebasculer à droite dix minutes plus tard avec l’entrée en jeu de Karim Benzema. Perdu, « Nico » ? Cette période coïncide en tout cas avec le moment creux de l’équipe de France. Par ailleurs, si les Bleus ont enfin montré de l’envie et du panache, on peut aussi se demander pourquoi Raymond Domenech s’est obstiné à garder jusqu’au bout ses deux milieux de terrain récupérateurs, Toulalan et Diarra, alors que la victoire était impérative et qu’un joueur comme Loïc Rémy patientait sur le banc. « On a pris des risques pour essayer d'y arriver, mais on a pris ce but malheureux. » Constat d’un Raymond Domenech toujours aussi peu porté sur l’autocritique, à deux jours d’un rendez-vous décisif en Serbie.

Aurélien Brossier (RMC Sport)