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Pourquoi Domenech va sauver son poste

Le sélectionneur de l'équipe de France doit être confirmé dans ses fonctions mercredi.

Le sélectionneur de l'équipe de France doit être confirmé dans ses fonctions mercredi. - -

Le sélectionneur de l’équipe de France, sur la sellette avant le match en Roumanie samedi à Constanta (2-2) semble en passe de rester à la tête des Bleus.

Il a donc suffi d'un match nul et d'une bonne deuxième mi-temps face à la Roumanie (2-2) pour que Raymond Domenech sauve sa place. Difficile à croire. Pourtant, c'est bien vers un maintien du sélectionneur national que l'on semble se diriger. A en croire les titres des journaux ce matin (les mêmes qui tiraient à boulets rouges sur Domenech la semaine passée), « ça sent bon pour Raymond » (« L'Equipe »). « Le Parisien » affirme lui que Domenech est « assuré de rester ». La réaction d'orgueil des Bleus (menés 2-0 après vingt minutes de jeu) et leur domination au cours de la deuxième mi-temps devraient donc permettre à Domenech de passer sans encombre le conseil fédéral de mercredi. Le sélectionneur sera confirmé dans ses fonctions, et pourra s'atteler à sa tâche principale : qualifier les Bleus pour le Mondial 2010.

Les joueurs cadres à fond derrière Raymond
Plus que le niveau de jeu proposé par les Bleus (bon, mais sans être exaltant, avec toujours cette incapacité à passer par les côtés et à faire des centres corrects), c'est le soutien sans faille des joueurs à leur entraîneur qui a véritablement compté. Difficile en effet de débarquer un entraîneur quand l'ensemble des cadres de l'équipe le soutient. Henry : « On va au bout avec lui » ; Boumsong : « Je défends l'homme et l'entraîneur » ; Ribéry : « On a joué pour lui ». Sans oublier la réaction de Gourcuff, qui va fêter son but avec l'ensemble du staff des Bleus.

Beaucoup affirment qu'« un groupe est né » à Constanta, sur les bords de la mer Noire. Le rôle de Domenech dans ce retournement de situation inespéré semble prépondérant. Son discours à la mi-temps a fait mouche. Il a su rassurer ses joueurs, et les convaincre qu'ils pouvaient revenir. Avec un retard d'un but, et connaissant le contexte tendu autour de l'équipe de France et la fragilité mentale des Bleus, c'est un vrai tour de force.

La fédé change de ton par manque de solutions
Du côté de la Fédération française de football (FFF), on devrait également se résoudre au maintien de Domenech. Noël Le Graët, l'influent vice-président de la FFF, soutient le sélectionneur des Bleus. Samedi, Gervais Martel, président de Lens et membre du club France 2010, s'est lui aussi rangé derrière Domenech. Comme le résume Guy Roux : « on a pris conscience au sein du conseil fédéral que débarquer le sélectionneur au bout de trois matchs n'aurait aucun sens. Si on avait voulu le remplacer, il aurait fallu le faire en juillet dernier. » Dernier soutien en date, celui de Bernard Laporte, qui a beaucoup aimé le match de samedi.

Par ailleurs, les pistes envisagées par la FFF pour le remplacement de Domenech ont toutes subi un coup de froid cette semaine. Laurent Blanc, qui a la faveur de tous les membres du conseil fédéral, est encore sous contrat à Bordeaux. Didier Deschamps ne bénéficie pas de la même aura, ni d'un soutien franc et unanime. Une éventuelle défaite face à la Tunisie mardi ne risquerait pas non plus d'influer sur la décision du conseil fédéral. C'est un match amical, et Domenech va faire tourner son effectif.

Un talent de formateur certain
Car, même si les choix du sélectionneur seront toujours discutés, l'homme a le mérite d'avoir renouvelé l'équipe de France. Il peut désormais choisir son groupe, libéré du poids historique des anciens (Sagnol, Thuram, Makelele). C'est Domenech qui a eu le culot de lancer Franck Ribéry il y a deux ans. Aujourd'hui, il semble en passe de réussir le pari Yoann Gourcuff. Avec ces deux joueurs, l'équipe de France dispose de deux créateurs capables d'imprimer un jeu plus ambitieux aux Bleus. Et avec les Benzema, Nasri et Ben Arfa, la relève est assurée.

La défense, un chantier très urgent
En fait, c'est la défense française qui inquiète le plus aujourd'hui. Elle a encaissé huit buts lors des quatre derniers matchs, et est constamment mise en difficulté sur les coups de pied arrêtés. Gallas n'est pas au mieux, Abidal préfère le poste de latéral gauche, Mexès paye toujours son match catastrophique en Autriche. Quant à Boumsong, il garde la confiance de Domenech, alors qu'il n'est même pas titulaire à Lyon. Pour espérer qualifier l'équipe de France au prochain Mondial, Raymond Domenech va devoir redonner au plus vite stabilité et confiance au bloc défensif. Normalement maintenu à son poste, il disposera de trois matchs amicaux pour y parvenir, avant le retour des qualifications. Ce sera en mars prochain, pour un déplacement décisif en Lituanie, co-leader du groupe.

La rédaction