Quatre histoires autour de France-Suède

Didier Deschamps et Mathieu Valbuena - AFP
Deschamps et Valbuena de retour à Marseille
Son départ, il y a deux ans, s’est fait dans la douleur et la crispation. Entraîneur pendant trois saisons (2009-2012) de l’OM, Didier Deschamps avait quitté la Canebière sur fond de conflits internes, avec en point d’orgue son inimitié majuscule avec José Anigo. Mais aussi avec la valise remplie de trophées (trois Coupes de la Ligue et un titre de champion de France). Si une majorité de supporters l’a toujours soutenu, une minorité, elle, n’a rien fait pour le retenir. Mais le principal intéressé ne tremble pas à l’idée de refouler la pelouse du Vélodrome… et d’en découvrir sa nouvelle peau. « Ça me fait plaisir, assure DD. Je reviens avec l’équipe nationale, j’ai eu l’occasion de revenir observer un match mais le stade était encore en travaux. C’est vrai que je connais beaucoup de personnes ici de par mon passage en tant que joueur et les trois ans en tant qu’entraîneur de l’OM. Après, je suis focalisé sur mon équipe et la rencontre qu’on a à préparer. Demain (mardi), pendant le match, j’aurai les yeux sur ce qui se passe sur le terrain. » Mathieu Valbuena, lui, en profitera pour faire des adieux en bonne et due forme au public olympien. « Je n’ai pas pu dire au revoir parce que j’avais des obligations par mon club, assure le joueur du Dynamo Moscou. Rester huit ans à l’OM, ça a été à la fois merveilleux mais aussi usant. Je suis très content de revenir ici, de retrouver pas mal de monde. »
Le nouveau Vélodrome à l’honneur
Le stade marseillais, fort de son nouveau toit, va mettre les petits plats dans les grands pour accueillir France-Suède, soit le premier match des Bleus dans sa nouvelle structure. L’écrin de l’Olympique de Marseille va, à la façon de l’Allianz Arena de Munich, s’illuminer les soirs de match. Match de l’équipe de France oblige, le toit et la structure latérale du « Vél’ » s’illumineront avec des lumières bleu-blanc-rouge (pour la réception de Lens, la couleur lavande avait été tentée, ndlr). Ce sera l’une des principales attractions de la soirée, pour un stade qui ne sera pas plein (52 000 personnes attendues) mais qui devrait donner quand même de la voix, même si l’OM prime plus dans le cœur du public. « Les supporters dans la région de Marseille sont là pour supporter l’OM avant tout, rappelle Deschamps. Après, il y a toujours eu une très bonne ambiance, pendant le championnat d’Europe 84 notamment, avec cette demi-finale (contre le Portugal). C’est un public de connaisseurs, de passionnés. Le fait d’avoir des joueurs marseillais, c’est important, ou très important pour certains d’entre eux. Je n’ai pas de doute sur les encouragements qu’on aura. Les gens de la région marseillaise aiment l’équipe de France, mais ils aiment avant tout l’OM. » Avec trois joueurs phocéens pressentis pour débuter (Gignac, Payet et Mandanda), les supporters pourront aisément allier les deux.
John Guidetti-Layvin Kurzawa : round 2
La dernière fois que ces deux-là s’étaient croisés, le second était parti chambrer le premier… pensant avoir offert la qualification pour l’Euro Espoirs aux Bleuets. Sauf que cinq minutes après, Layvin Kurzawa payait son affront au prix fort : les Suédois inscrivaient un quatrième but (4-1) et le latéral gauche monégasque se faisait copieusement chambrer par toute l’équipe suédoise. Et par John Guidetti, évidemment, qui en remettait une couche quatre jours plus tard, en portant à nouveau la main sur son front pour célébrer son but inscrit avec le Celtic Glasgow face à Ross County. Les retrouvailles promettent. « C’est rangé au placard, assure pourtant Didier Deschamps. Depuis, il y a eu le match de l’Albanie où il est rentré. Je ne veux pas revenir dessus. Les circonstances font que demain c’est la Suède, l’équipe de France A. Il y en a certains qu’il recroisera mais ça ne sert à rien de reparler de ce qui s’est passé. J’ai fait un petit retour mais je me suis surtout attaché à parler de ce que j’attends de lui, ce que j’attends dans son jeu, avec son club aussi. Ce sont des échanges et avoir aussi son sentiment. »
Quel intérêt sans Ibra ?
Buteur samedi face au Monténégro (1-1), Zlatan Ibrahimovic n’aura pas l’occasion de remettre ça face aux Bleus mardi. La star suédoise, mise au repos, a déclaré forfait pour la rencontre. Et un France-Suède sans Zlatan, qui plus est à Marseille, ça n’a plus du tout la même saveur. « C’est une équipe de Suède différente, concède Didier Deschamps. J’ai vu des matches de l’équipe de Suède avec Zlatan et sans Zlatan. Après, sur le plan de l’affiche, c’est peut-être moins bien pour vous les médias, peut-être pour le public, même si ici, je ne sois pas sûr qu’il ait beaucoup de supporters… On aura une équipe de Suède différente, qui a déjà eu à jouer des matches sans Zlatan, donc je ne pense pas que ça amène un manque de motivation ou d’envie de la part de l’équipe de France. »