RMC Sport

Rami : « Il y a quelque chose qui n’est pas logique »

Adil Rami (AC Milan)

Adil Rami (AC Milan) - -

EXCLU RMC SPORT. Adil Rami était l’invité de Luis Attaque ce mercredi. Prêté cette saison à l’AC Milan après ses problèmes à Valence, il s’est imposé. Et regrette de ne pas pouvoir discuter avec Didier Deschamps, le sélectionneur des Bleus.

Adil Rami, comment vous sentez-vous à l'AC Milan ?

Ça se passe bien pour le moment. On a gagné le match super important de l’année, le derby contre l’Inter. Donc ça va. Cette année a été vraiment difficile pour moi. J’ai connu des moments que je ne pensais jamais rencontrer dans ma carrière (à Valence, ndlr). Au final, j’ai débarqué au Milan, j’ai fait trois mois d’entraînement tout seul. J’ai travaillé, j’y ai cru. Je n’ai rien dit. Je n’avais envie que d’une chose : parler sur le terrain. Aujourd’hui, j’ai prouvé.

Pensez-vous avoir fait le bon choix en allant à Milan ?

Oui. Tout ce qu’il s’est passé à Valence, je pense que c’était un mal pour un bien. Ça a accéléré ma maturité. J’ai pris les choses avec du recul. Je me suis remis en question. Le Milan, c’est le club dont je rêvais, que j’espérais. Il est venu à un moment compliqué, mouvementé. Mais je ne regrette absolument rien. L’Espagne et Valence m’ont beaucoup appris. Je n’ai plus envie d’être rancunier

Vous êtes prêté par Valence. Quel va être votre avenir ?

Ma priorité, c’est l’AC Milan. J’espère rester au Milan et surtout, permettre à ce club de retrouver son statut. Cette deuxième partie de saison m’a permis de jouer. Et de faire une belle remontée. Quand je suis arrivé, on était à quatre, cinq points de la zone de relégation. Aujourd’hui, on est à trois points de la Ligue Europa. Je pense avoir contribué à cette petite remontée. Je compte y rester.

Miroslav Djukic, l'entraîneur avec lequel vous avez eu des problèmes, a quitté Valence. Pourriez-vous y retourner ?

D’abord, ce qu’il s’est passé à Valence, je n’en ai pas reparlé. J’ai laissé faire la presse espagnole et on m’a sali facilement. C’était vraiment un petit truc. Comme dans tous les grands clubs, il y a des désaccords, des discussions. J’ai dit ce que je pensais, ça n’a pas plu. Ça s’est mal passé avec lui (Miroslav Djukic, ndlr) parce qu’il l’a mal pris. Mais Valence reste un grand club. Si l’entraîneur est intéressé, si Milan ne peut pas financièrement… Le destin est fait de surprises. Ce que j’ai dit, je ne le regrette pas. Je suis un homme, j’assume.

Quel est le montant de l'option d'achat ?

7 ou 7,5 (millions d’euros).

Le Milan est-il capable de proposer cette somme ?

Je ne sais pas. Ils sont en pleine discussion en ce moment. Ce n’est pas mon boulot de savoir ce qu’il se passe exactement avec cette somme. Moi, j’ai fait part de mes préférences.

Pensez-vous encore à l'équipe de France ?

Oui, mon cher Luis (Fernandez) ! Aujourd’hui, la question ne se pose pas. Il faut juste regarder mes matchs et où je suis. Je suis à l’AC Milan, c’est quand même l’un des plus grands clubs du monde. Même si la première partie de saison a été chaotique. Je fais partie d’une équipe qui est en train de faire une très belle remontée, avec de grands joueurs. J’ai la chance de jouer tous les matchs comme titulaire. Je fais des beaux matchs. Avec en prime, des buts et des passes décisives.

Vous postulez à une place dans la liste des 30, mardi prochain, au moins...

Je ne revendique absolument rien. Chacun a ses stats. Moi, si je dois défendre mon bilan en équipe de France, il est bon, il est propre. Au niveau du comportement, j’ai été plutôt sage. Sur le terrain, j’ai été plutôt efficace. Je n’oublie pas que j’ai fait partie d’une équipe de France qui a été invaincue pendant deux ans. A l’Euro (2012), on a perdu contre l’Espagne en quarts. J’étais peut-être un petit peu cuit physiquement. Je sortais d’une saison à 65-70 matches. Aujourd’hui, j’ai bien sûr envie de jouer en équipe de France.

Vous seriez déçu de ne pas aller à la Coupe du monde...

Bien sûr. Je reste un compétiteur. Je n’ai que 28 ans. Mais je ne vais en vouloir à personne. C’est vrai que le destin a fait que j’ai été à côté des terrains pendant trois, quatre mois. Mais le plus important, c’est ce que je fais depuis quatre, cinq mois. Et mon niveau actuel. Il y a pas mal de monde qui essaye de mettre la pression au niveau de la presse. Je connais le rôle du sélectionneur. C’est dur pour tout le monde. Le plus important, c’était de parler sur le terrain. Ça prouve à tout le monde que je suis encore là.

Quelles sont vos chances ?

Je ne sais pas. Je sais que j’ai pris que j’ai du retard. J’adore les dessins animés. Tu as vu la tortue et le lièvre (sic) ? Je rigole ! Je ne revendique absolument rien. Je reviens de loin. Je vais y croire jusqu’à la fin. Je serai encore là. Il y a un Euro dans deux ans. Je ne suis pas vieux.

Le staff de l'équipe de France est-il venu vous voir jouer à Milan ? Avez-vous eu Didier Deschamps ou ses adjoints au téléphone ?

Non, absolument pas. Mais c’est compliqué, il y a la Ligue des champions, etc…

Etes-vous déçu ?

Je ne sais pas si c’est le bon mot. Comme pour tous les joueurs, c’est triste de ne pas pouvoir discuter avec son sélectionneur. En plus, quand je n’avais pas de club, le coach (Didier Deschamps) avait répondu à une question en disant : « Adil Rami, on en reparlera quand il aura un club ». Et lors de la dernière sélection, à une question sur moi, il a dit : « On parle des joueurs qui sont présents aujourd’hui ». Il y a quelque chose qui n’est pas logique dans tout ça. Mais je peux comprendre que c’est super compliqué pour le sélectionneur. Un grand joueur de l’AC Milan m’a dit : « Dans le football, il n’y a pas de logique ». Donc c’est comme ça.

La rédaction