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Ribéry : « Plus libéré, plus tranquille »

Franck Ribéry

Franck Ribéry - -

Même s’il n’exclut pas une entrée en jeu, la star du Bayern devrait être ménagée vendredi contre le Japon. Mais en pleine bourre ces derniers mois, il aborde avec envie le choc contre l’Espagne mardi prochain. Lui qui se dit plus libéré et moins stressé, désormais, en équipe de France.

Franck, comment vous sentez-vous ?

Ça va. Depuis deux-trois semaines, j’ai une petite gêne derrière la cuisse gauche. Avec le Bayern, on a bien géré la situation. C’est pour ça que je suis sorti à la mi-temps du match de Ligue des champions contre Valence et que j’ai raté le match d’après contre Schalke. Cela m’a permis de jouer les trois derniers matches 90 minutes. C’est pour ça aussi que je me suis exprimé après le match contre Hoffenheim au sujet de la rencontre face au Japon. C’est un match que je ne vais pas démarrer mais que je vais jouer un petit peu parce que pour moi, c’est important d’être concerné pour le match d’après.

Au Bayern comme en équipe de France, on vous sent heureux, comme libéré d’un poids.

C’est vrai que je le ressens, mais vis-à-vis de tout. Que ce soit auprès des médias, du public français, sur le terrain… Je joue plus libéré, plus tranquille. Je suis moins stressé, j’ai moins de pression. Si je suis bien dans ma tête, tout roule. C’est pour ça que je suis heureux de rejouer en équipe de France. Sinon, ça ne sert à rien. C’est surtout ça l’essentiel, pour moi. Etre heureux sur le terrain et reprendre du plaisir avec les supporters au Stade de France… Ca faisait un petit moment.

Partager avec le public, avec les autres, c’est crucial pour vous ?

Je suis quelqu’un de très affectif. J’ai besoin de ça. J’ai cette relation depuis cinq ans au Bayern, je l’avais aussi pendant très longtemps en France. Je l’avais un peu perdue et je l’ai retrouvée. Avoir cette relation avec le public, ça me donne plus de force, plus de confiance pour jouer un football plus libéré et à tenter des choses.

« Pas envie d’aller là-bas et jouer petit bras »

Vendredi, il y a le Japon et mardi, il y a surtout l’Espagne. Une équipe qui ne vous réussit pas (trois défaites consécutives pour les Bleus) et contre laquelle vous semblez sans solution…

C’est toujours particulier de jouer contre l’Espagne, surtout en ce moment. En face, il y a de très grands joueurs. On a encore beaucoup de choses à rectifier, à améliorer, mais on est l’équipe de France. On a quand même une image. Et je vous le dis honnêtement : je n’ai pas envie d’aller là-bas et jouer petit bras. Il faudra faire le match qu’il faut. Je le répète, ce sera compliqué de faire un résultat là-bas mais on reste l’équipe de France.

L’Espagne, c’est aussi un bon souvenir pour vous, puisque vous aviez ouvert votre compteur buts en sélection contre elle au Mondial 2006.

Ça a été un match très important pour moi et pour l’équipe de France. On était mené 1-0 et j’ai eu la chance d’égaliser juste avant la pause. C’était inoubliable, comme les moments qu’on a passé tous ensemble en 2006. Avant ça, on avait joué contre le Togo. J’avais raté pas mal d’occasions. Ce but-là m’a fait énormément de bien.

En quarts de finale du dernier Euro, vous aviez paru frileux, comme empruntés.

C’est vrai qu’on a joué très défensivement. On aurait dû jouer notre jeu, celui qu’on avait l’habitude de faire. On les a trop respectés.

Avez-vous échangé quelques mots, quelques piques avec votre partenaire en club Javi Martinez ?

C’est quelqu’un qui parle un peu français. Je lui ai dit : « Attends toi à livrer un gros match et ne crois pas que tu vas gagner comme ça ». Ce serait bien de l’emporter là-bas. Comme ça, pendant très longtemps, je vais pouvoir continuer à le chambrer.

Propos recueillis par Jean Rességuié et Nicolas Jamain