Riolo : « La page Ribéry se tourne… »

Retour sur les forfaits de Ribéry et Grenier qui manqueront le Mondial Brésilien.

Deschamps a donc perdu son pari Ribéry. Tout était bizarre dans cette affaire. Une vraie fausse blessure. Le dos, la tête, peu importe finalement. De toute façon, Ribéry était absent depuis trop longtemps pour compter réellement sur lui au Mondial.

Que Deschamps ait tout tenté pour emmener la vedette du Bayern, rien de plus normal. Ribéry sera remplacé et rien ne me semble avoir été fait trop tardivement dans la gestion de ce dossier. Les réservistes étaient prêts. Cabella est en route.

Le forfait de Grenier apparaît plus anecdotique. J’aime beaucoup ce joueur et il a assurément sa place en équipe de France. Mais son forfait est presque logique tant son corps l’aura fait souffrir cette saison. Il a le temps devant lui pour revenir en bleu.

C’est évidemment différent pour ce qui concerne Ribéry. Pas sûr qu’il soit là dans deux ans. Pas sûr que ses meilleures années ne soient pas derrière lui.

La question qui se pose maintenant est de savoir si on doit paniquer et parler de grosse perte. L’équipe de France est-elle en péril ?

L’idée que Ribéry est (était) le leader technique de cette équipe est surtout restée au stade du concept, voire du fantasme. Joueur passé tout près du Ballon d’Or, joueur majeur d’un grand club européen, il aurait dû être le patron des Bleus. Le problème, c’est qu’il ne l’a jamais été.

Ribéry en Bleu, c'est une histoire inachevée, à peine initiée à dire vrai

« Petit dernier de la bande» en 2006, couvé par les cadors et par Zidane il s’était illustré, notamment contre l’Espagne. Loin d’être important dans le groupe, il avait apporté une fraîcheur que tout le monde avait appréciée. Mais après ça, rien. En 2008, 2010, 2012, il est passé au travers, comme toute l’équipe. En 2010, actif dans le fiasco de Knysna, il avait creusé un grand fossé par rapport au public français. Il a en plus longtemps symbolisé tout ce qu’on ne voulait plus voir en équipe de France.

Ces derniers temps, loin d’avoir totalement renoué le lien avec le public français, il avait au moins entretenu cette idée qu’il était devenu essentiel à cette équipe.

Peut-être qu’au fond, lui non plus n’avait jamais digéré Knysna. Une sorte de regret éternel qui pourrait nous conduire à une forme d’affection pour lui.

Sans lui, rien ne dit que les Bleus seront moins forts puisqu’il n’a jamais tiré cette équipe dans une grande compétition.

Deschamps est, à présent, face à une page blanche. Il doit trouver ses leaders, structurer son groupe. Son équipe n’a plus à avoir de pression. Elle est « neuve ». Evra mis à part, elle est libérée des fantômes de Knysna. Pas impossible que les supporters des Bleus aiment ça. A une semaine du début de la Coupe du monde, c’est un vrai nouveau départ. Celui que beaucoup attendaient depuis quatre ans…

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Daniel Riolo