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Riolo : « Le Business Bleu… »

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Et si on faisait le vrai bilan des Bleus au Brésil…

De l’émotion, de la passion et de l’émotion encore car il n’y en a jamais assez. Une bonne ambiance aussi. Un bel état d’esprit, de bons comportements (enfin), des « Selfies » comme des preuves. Tout va bien. Le mélange est efficace et on a abreuvé le bon public français avec tout ça. Mais quel mélange au juste ? Le minimum requis, demandé à une équipe nationale est servi, vendu et survendu par les médias qui en avaient besoin tout autant que les sponsors. Le système s’est remis en route. Le business tourne à nouveau. La FFF a parfaitement réussi son coup. Sa seule obsession étant l’Euro 2016, elle peut être rassurée. La machine est repartie, le slogan déjà prêt : « L’avenir nous appartient »…

Ceux qui voudraient se hasarder à penser que le fond est plus important que la forme, que le foot doit primer sur la com’ sont de grands naïfs. Des peines à jouir, des extincteurs. L’émotion bordel ! Y croire ou pas. L’Euro 2016 est à nous. C’est vendu, c’est le projet, la promesse. Comment ? Avec qui ? Est-ce que ça compte ? C’est comme la politique. Les lendemains sont annoncés meilleurs. Peu importe où, quand et comment…

Entre les deux matches contre l’Ukraine, j’avais demandé à quoi bon aller au Brésil. Erreur fatale non ? Mais comment oser dire ça ? Quel scandale ! Ce mondial, ce ¼, me donne tellement tort. J’avoue que la dimension business m’a échappé. La réconciliation nationale fondamentale en vue de l’Euro 2016. Vendre le rêve d’une victoire à l’Euro. Oui j’étais loin du compte. Je ne sais pas vendre. La seule question était d’y croire ou pas. Le concours de pronostics, il n’y a que ça qui compte.

Et pour le reste ? On a avancé sportivement ? Battre la Suisse et le Nigéria, c’est assez pour croire à des progrès de fond véritables ? Techniquement notre 11 peut-il rivaliser avec les meilleurs ? Où sont nos leaders techniques ? Qui sera le ou les patrons ? Quel est notre style de jeu ? Ribéry va-t-il revenir ? Si oui, comment ?

Ce Mondial est loin d’avoir apporté des réponses claires. Le pire, c’est qu’on ne se posera aucune question. Tout va bien, on avance comme ça. On verra bien après l’Euro, ou après le Mondial 2018. Ou jamais peut-être.

En tête de gondole du tout beau, tout frais produit Bleu il y avait Benzema ! Il devait devenir le patron de cette équipe. Mais à part deux bons matches contre le Honduras et la Suisse, il n’a rien fait. Pire, il a imposé où et avec qui il voulait jouer. Que ce soit le meilleur joueur, pourquoi pas. Mais quand l’a-t-il montré en Bleu ? On a vendu un nouveau Benzema. Mais que vaut le produit ? Son comportement a tellement évolué qu’il a marché dans le match face à l’Allemagne. Sa note dans l’Equipe : 3. En représailles, son agent, et fidèle ami, s'est enbrouillé avec le journaliste auteur de cet affront !

J’avais dit il y a quelques mois que le 9 des Bleus seraient Giroud. Certains en ont rigolé. Mais lors du meilleur match des Bleus, qui jouait 9 ? Visiblement ça n’a pas plu à notre « meilleur joueur ». Contre l’Allemagne, soyons juste, il n’est pas le seul à être passé à côté de l’événement. Les Bleus n’ont que très peu existé. Ceux qui voulaient une lutte digne du passé ont dû se contenter d’un match ennuyeux, seulement bien géré par notre adversaire. Mais bon, le passé, on s’en moque. Notre foot ne s’intéresse pas à ça. La formule restera : « Quand t’es pas né, t’es pas né » a dit Deschamps…

Winston Churchill aurait pu lui répondre : « Plus vous saurez regarder loin dans le passé, plus vous verrez loin dans le futur. » Mais bon, Churchill, j’étais pas né. Et pour ce qui est du futur, je dois bien dire que, si rien ne change vraiment, je ne vois pas très loin pour ces Bleus. Sur le terrain. Parce que niveau business, pas de panique, ça va bien tourner… Y croire ou pas est et restera la seule question importante. Y croire, la seule obligation.

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Daniel Riolo