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Sakho, il a tout d’un grand

Le défenseur parisien n'en finit plus de grandir

Le défenseur parisien n'en finit plus de grandir - -

Patron de la défense du PSG, Mamadou Sakho a touché au bonheur suprême en portant mercredi le maillot de l’équipe de France. A seulement 20 ans. Une preuve de plus de l’ascension fulgurante du jeune joueur parisien. Et des promesses d’avenir qu’il porte sur ses épaules.

46e minute de jeu à Wembley. La France mène 1-0 devant l’Angleterre. C’est le moment choisi par Laurent Blanc pour lancer Mamadou Sakho dans le grand bain international. Son premier ballon ? Un dégagement en touche... « Mon entrée en jeu a été un peu difficile », concède l’intéressé. La suite est nettement meilleure. Une intervention musclée dans les pieds de Steven Gerrard lance définitivement le match du Parisien. « J’ai essayé de faire du mieux que je pouvais », commente-t-il sobrement. Ne comptez pas sur Sakho pour laisser transparaître le moindre excès d’émotion. Mercredi soir, il étrennait pourtant ses galons de joueur de l’équipe de France. A 20 ans seulement. Précoce, le bonhomme. Une habitude chez ce pur produit du centre de formation du PSG. « Il l’a toujours été, appuie Bertrand Reuzeau, le directeur du centre. Il était mature très tôt. En deux ans seulement, il a fréquenté les 16 et 18 ans nationaux, ainsi que la CFA. »

Programmé pour réussir, Sakho ? A Paris, beaucoup le pensent. Un soir de novembre 2007, Paul Le Guen n’hésite d’ailleurs pas à le titulariser en Ligue 1 contre Valenciennes (0-0). Comme capitaine. Le Parisien, qui a grandi dans le XVIIIe arrondissement populaire, n’a alors que 17 ans et demi. Les plus pessimistes lui promettent un avenir compliqué. « Mamadou a la tête sur les épaules, rétorque Reuzeau. Il a toujours été le capitaine de nos équipes de jeunes. A 16 ans, il était champion de France des moins de 18 ans… »

L’Angleterre le suit de très près

Trois ans plus tard, le numéro 3 est le patron de la défense du PSG. Porté en haute estime par Laurent Blanc, le voilà nanti du statut d’international. « On espère tous qu’il ira plus loin, confie son ami Clément Chantôme, lui aussi formé au club. Je ne pense pas que beaucoup de joueurs aient connu l’équipe de France à son âge. Il peut aller beaucoup plus haut. » Au point de s’imposer parmi les meilleurs ? « Il faut relativiser, tempère Sakho. Je suis content d’avoir joué contre l’Angleterre mais je dois continuer à travailler. » En club comme en sélection, où il boit littéralement les conseils que Blanc lui prodigue. L’équipe de France et son statut de cadre en club ne l’ont pas changé, assure certains. D’autres dépeignent un jeune homme trop sûr de lui, sujet aux sautes d’humeur. Témoin cette gifle et ces insultes proférées à un journaliste il y a quelques mois. Le PSG avait dû publiquement s’excuser pour clore l’incident.

Toujours aussi travailleur, Sakho continue à assister aux matches des équipes de jeunes du PSG. « Il n’a pas oublié d’où il vient », assure Reuzeau. Personne en revanche ne sait jusqu’où il ira. L’Angleterre n’a pas attendu Wembley pour le découvrir. Arsenal, Tottenham et Aston Villa apprécient son profil. Libre en 2012, Sakho attise les convoitises. Mais pour l’instant, Paris reste sa priorité. « Les dirigeants discutent avec mes conseillers pour une prolongation, déclarait-il récemment. Pour l’instant, c’est en réflexion. » Le PSG ne devrait pas traîner en route s’il veut conserver son prodige…

Alix Dulac avec T.G.