Sale soirée pour Escudé

Le défenseur du FC Séville a vécu un véritable cauchemar face à la Roumanie - -
« Les changements en défense ne sont pas une excuse pour ne pas être performants. Nous sommes tous des joueurs de haut niveau, alors à nous d’être bons », affirmait Sébastien Squillaci à quelques heures de France-Roumanie. Le défenseur international a probablement dû réviser son discours en observant, du banc de touche tricolore, Julien Escudé, son partenaire au FC Séville, sombrer corps et âme face à la Roumanie. Préféré à Eric Abidal et à Sébastien Squillaci donc pour épauler William Gallas en défense centrale, Escudé a livré une prestation des plus médiocres, remettant en cause malgré lui le choix initial du sélectionneur.
L’ancien pensionnaire du Stade Rennais et de l’Ajax Amsterdam a eu toutes les peines du monde à contenir Ciprian Marica. N’était-ce pas le défenseur tricolore qui s’effondrait sur la pelouse du stade de France, battu à la régulière lors d’un duel avec le buteur du VfB Stuttgart, bien plus incisif que lui sur un contre rondement mené par les Roumains (41e) ? Si la passe en retrait de Marica pour Surdu n’avait pas été synonyme de but, cette action était déjà représentative du manque de sérénité dégagé par Escudé.
Domenech, le fautif
Déjà fébrile contre les Iles Féroé le 12 août dernier (1-0), l’intéressé a même aggravé son cas en expédiant dans ses propres filets un centre roumain peu avant l’heure de jeu (55e). « C'est un dédoublement sur le côté gauche, puis un centre au cordeau, raconte le joueur du FC Séville. Je suis au marquage au premier poteau, et la balle est forte, tendue entre moi et Hugo (Lloris, ndlr). Je me jette, pensant essayer de l'avoir. C'est une malchance : je la touche du bout du pied, elle est à peine touchée pour pouvoir rentrer. Je peux la rejouer peut-être cinquante fois, elle n'irait pas au fond, a-t-il ajouté. Cette fois-ci, elle est entrée. »
Difficile de ne pas accabler l’horrible copie rendue par Escudé samedi soir, tant cette dernière pèse lourd dans l’avenir international des Bleus. Mais plus que le joueur lui-même, c’est tout l’encadrement français et Raymond Domenech en première ligne qui est désormais dans le viseur.
Depuis un an, le sélectionneur n’a pas réussi à s’arrêter sur une charnière centrale. Problématique pour un secteur réclamant de la régularité. En variant les plaisirs et écumant les joueurs, une stratégie qui a d’ailleurs coûté sa place à Philippe Mexès, Domenech n'a fait que fragiliser sa défense. La paire Gallas-Squillaci n’avait-elle pas pourtant donné satisfaction les 28 mars et 1er avril derniers face à la Lituanie (deux victoires 1-0) ? En 12 matches disputés depuis l’Euro, les Bleus ont encaissé 13 buts. « On ne comprend pas toujours Raymond Domenech », affirmait également Squillaci avant France-Roumanie. Sur ce point-là, personne n’ira le contredire.