Sans trembler… ou presque

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Absente de la Coupe du Monde depuis 1966, l’équipe de France ne doit pas manquer ses premiers matches de la campagne de 1978. Après un nul prometteur arraché dans l’enfer de Sofia (2-2), les Bleus retrouvent le Parc des Princes pour la première fois en qualification de la Coupe du Monde depuis 1973 et un match contre… l’Irlande (1-1).
Comme à son habitude, Michel Hidalgo aligne son 4-3-3 avec une ossature stéphanoise (quatre joueurs). Face aux Bleus, onze guerriers venus vendre chèrement leur peau et qui chantent de bon cœur leur hymne. De leur côté, les Français sont plus discrets. Mais pas moins ambitieux. Ce sont d’ailleurs les hommes de Platini qui imposent leur pressing pour tenter de marquer rapidement. Sans succès, puisque les deux équipes rentrent aux vestiaires sur un score nul (0-0).
Platini, comme d’habitude
Comme à leur habitude, les hommes au Trèfle livrent une belle bataille. Dominés, ils usent et abusent de longs ballons et mettent à mal les Français dans le domaine aérien. O’Leary, Martin, Stapleton s’illustrent tout particulièrement. Liam Brady oriente le jeu de sa formation et surtout, Heighway se projette vite vers l’avant, perturbant l’arrière-garde française.
Il faut finalement attendre la 47e minute pour voir Platini ouvrir le score. Un but qui ne rime pas encore avec délivrance puisque les Français ne doublent la mise que dans les dernières minutes de la partie par Bathenay (88e, 2-0). Avec une victoire et un nul, la porte pour l’Argentine s’est un peu plus entrouverte…
La fiche technique
A Paris, Parc des Princes, le 17 novembre 1976
Qualification pour la Coupe du Monde 1978
France-Irlande : 2-0 (0-0)
Buts : Platini (47e) et Bathenay (88e) pour la France
France : Baratelli – Janvion, Lopez, Trésor, Bossis – Bathenay, Kéruzoré, Platini – Rocheteau, Lacombe (Rouyer, 71e), Six.
République d’Irlande : Kearns – Mulligan, O’Leary, Martin, Holmes – Daly, Giles, Brady, Stapleton (Walsh, 62e) – Givens, Heighway.
Arbitre: M. Maksimovic (Yougoslavie)
43 437 spectateurs
Le grand témoin
Christian Lopez : « Il fallait être costaud »
« Paradoxalement, je me souviens plus du match aller joué à Lansdowne Road. Il y avait de telles bourrasques de vent, une ligne de chemin de fer qui passait à côté du stade… Quelle ambiance ! Mais que ce soit à Paris ou à l’extérieur, jouer contre les Irlandais est toujours particulier. Des longs ballons, du combat pendant une heure et demie… Il fallait être costaud. On connaît très bien le football anglo-saxon : ils ne lâchent jamais rien. Ça n’avait pas été facile puisque Dominique (Bathenay, ndlr) ne marque qu’à quelques minutes de la fin. Les Irlandais n’avaient pas lâché le morceau. C’est de toute façon dans leur état d’esprit de penser qu’ils peuvent revenir. On savait que nous avions à faire à des joueurs rugueux et rigoureux. C’était à nous de nous préparer en fonction de ça pour répondre présent, notamment dans les duels. On savait très bien qu’ils ne viendraient pas en touristes. »