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Savidan, la seule étincelle

L'attaquant de Caen a été la bonne surprise de la soirée.

L'attaquant de Caen a été la bonne surprise de la soirée. - -

La France n’a pas réussi à écarter l’Uruguay (0-0) mercredi soir au Stade de France, malgré une large domination en seconde période et un Steve Savidan en grande forme.

46e minute, c’est le fait du match : à trente ans, Steve Savidan, ovationné par les 80 000 spectateurs du Stade de France, entre sur le terrain et fête sa première cape. Inoubliable ! A la 62e minute, le temps s’arrête, les respirations se suspendent. D’un retourné acrobatique, le Nordiste reprend un ballon aérien, anodin. Le cuir frôle le but uruguayen. Cinq minutes plus tard, le buteur caennais remet ça, sur un centre de Rod Fanni. Se permet même d’ajouter du mouvement. Un ciseau en reculant, il a du culot, ce Savidan. De la classe, encore, à la 78e, au moment de piquer son ballon. Une ch’tite pichenette, juste au dessus de la transversale. Henry, au second poteau, surpris, ne peut reprendre.

La Marseillaise respectée

Pour tout le reste, on n’en voudra pas trop à notre mémoire de se montrer défaillante. 0-0, score vierge pour match nul. Cette rencontre amicale entre la France et l’Uruguay n’indique et n’inspire pas grand chose. La Marseillaise respectée, Ribéry blessé, une défense friable mais qui tient bon. Le sélectionneur français, avant la rencontre, avait deux grands chantiers à initier : remettre d’aplomb une défense bleue désagrégée, huiler une attaque pas encore assez efficace. Bilan mitigé.

Mexès marque des points

Les Bleus n’on pas pris de but, certes. Mais la défense construite par Domenech, avec Gallas et Mexès dans l’axe, Evra à gauche et Fanni à droite, n’a pas franchement convaincu. Pas de liant, pas d’automatisme. Les quatre joueurs semblaient placés les uns à côté des autres, tels des points, sans dessiner de ligne. Avant la rencontre, Gallas prévenait : « Il faut mettre les quatre joueurs qui ont l’habitude de jouer ensemble ».
On ne peut pas en vouloir à Domenech. Sagnol, Abidal, Escudé, Clerc, Sagna, blessés, ça faisait beaucoup de forfaits. Trop. Sur son côté, Evra s’est noyé et, dans l’axe, Gallas n’a pas rassuré. Seul vrai gagnant derrière : Mexès, qui a marqué des points dans ce match de la dernière chance.
Le boss, au milieu, c’est Yoann Gourcuff. Le Girondin est précieux. Intelligence de jeu, rythme, justesse. Positionné en meneur de jeu, Gourcuff donne du volume et du relief à cette équipe de France. Dans les colonnes du 10 Sport, Jean Michel Larqué confiait récemment qu’il n’y a jamais eu de grande équipe de France sans grand numéro 10. Les Bleus peuvent sourire.

Un coup de Pat magique

Après plus de huit mois d’absence, Patrick Vieira a eu du mal à retrouver sa place. Mais le géant du milieu, à 32 ans, est encore capable de gestes de classe. A la 34e, Vieira nous sort un coup de Pat magique. Renvoi du gardien sur corner. Planté dans la surface, Patrick Vieira enchaîne contrôle du droit merveilleux et frappe du gauche. Au-dessus, mais quel régal ! Avec leur forme et leur caractère, les anciens vont donner quelques migraines à Raymond Domenech au moment d’établir un énième onze face à l’Argentine le 11 février à Marseille.

La rédaction