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Trapattoni, toujours aussi vert

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A 70 ans passés, le mythique entraîneur italien possède encore la recette du succès. Sans jamais renier ses convictions et ses méthodes, l’homme qui a gagné partout est en passe de gagner un pari irlandais qui n’avait rien de simple.

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Depuis un an et demi, les cœurs de Croke Park résonnent d’un nouvel air : « He used to be Italian but he's Irish now » (« Il était italien mais il est irlandais désormais »). Lui, c’est Giovanni Trapattoni. En charge des hommes en vert depuis février 2008, le vieux sorcier italien (70 ans) a transformé une équipe moribonde en formation ultra efficace en route vers un destin mondial. De quoi solder les comptes de la désastreuse ère Steve Staunton, marquée par une non-qualification pour l’Euro 2008.
Le casting n’a pourtant guère évolué depuis l’humiliant 5-2 subi à Chypre en octobre 2006. Mais le Trap’ a su redonner corps à une formation aussi ennuyeuse que difficile à battre. L’Eire a ainsi terminé les qualifications du Mondial invaincue, avec notamment deux nuls (1-1, 2-2) contre les champions du monde italiens. « Giovanni a appris aux joueurs à garder une concentration maximale, à se sacrifier les uns pour les autres, à travailler pour l'équipe, explique Liam Brady, l’adjoint du maestro. Son alpha et son omega, ce sont les résultats. Pas de s'attirer les applaudissements sur le style de jeu. »

Né le jour de la Saint-Patrick

Depuis ses premiers pas sur le banc de touche du Milan AC en 1974, Trapattoni cultive l’art de tirer le meilleur de ce qu’il avait sous la main. Le romantisme ? Connaît pas. Le spectacle ? Secondaire. Trapattoni n’a ainsi pas hésité à remiser au placard un joueur comme Andy Reid, peut-être le plus talentueux de l’île. Mais la méthode a fait ses preuves, avec une kyrielle de titres amassée en trente-cinq ans (voir ci-dessous). Des quatre pays où il a entraîné, il n’en a quitté aucun sans avoir conquis le titre national au moins une fois. Seules ses quatre années à la tête de la Nazionale font tâche dans le palmarès, avec des éliminations précoces au Mondial 2002 (huitièmes) et à l’Euro 2004 (premier tour).
La prochaine Coupe du Monde pourrait lui offrir une occasion de revanche. A condition d’écarter l’équipe de France en barrages (les 14 et 18 novembre). « De toute façon, rien que pour nous avoir donné de l’espoir, sa popularité est exceptionnelle ici, explique le journaliste irlandais Mark Rodden. La statue est déjà prévue en cas de qualification. Et puis, il né le jour de la Saint-Patrick (17 mars, date de la fête nationale irlandaise), ça ne peut être qu’un bon signe. » Trapattoni et l’Eire étaient donc faits pour s’unir. Pour le meilleur jusqu’à présent.

Un palmarès d’entraîneur en or massif
Champion d'Italie en 1977, 1978, 1981, 1982, 1984, 1986 (Juventus Turin) et 1989 (Inter Milan)
Vainqueur de la Coupe d'Italie en 1983 (Juventus)
Champion d'Allemagne en 1997 (Bayern Munich)
Vainqueur de la Coupe d'Allemagne 1998 (Bayern Munich)
Champion du Portugal en 2005 (Benfica Lisbonne)
Champion d'Autriche en 2007 (Salzbourg)
Vainqueur de la Ligue des Champions en 1985 (Juventus Turin)
Vainqueur de la Coupe Intercontinentale en 1985 (Juventus Turin)
Vainqueur de la Coupe des Coupes en 1984 (Juventus Turin)
Vainqueur de la Coupe de l’UEFA en 1977, 1993 (Juventus Turin) et 1991 (Inter Milan)

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