Une équipe de France redevenue bankable

Schneiderlin, Griezmann et Sakho - AFP
Avec 73 000 places déjà vendues à quelques heures du coup d’envoi de France-Espagne, le Stade de France devrait être plein à craquer ce jeudi soir (21h). En raison notamment du calibre de l’adversaire, champion du monde sortant certes humilié au Brésil mais encore incontournable aux yeux de beaucoup. Mais aussi grâce au renouveau de l’équipe de France et à l’engouement du public à son égard.
Qu’on se le dise, les Bleus sont de nouveau séduisants. « Cette équipe de France, elle est appréciée de 86% des fans de foot et d’un peu plus de 50% des Français parce que les gens qui ne sont pas engagés dans le football sont moins fans, détaille le co-fondateur de Sportlab, Gilles Dumas. Ce sont des scores exceptionnels. Aujourd’hui, on croit en l’équipe de France. Plus de 35% des Français ont hâte de retrouver l’Euro 2016 et près de 60% des fans de foot aussi. Ça veut dire qu’on a très envie que l’aventure continue et que ça perdure. »
34 M€ de sponsoring pour la période 2014-2018
La Fédération Française de Football aussi. Elle a d’ailleurs pris ses dispositions, en accueillant de nouveaux sponsors pour la période 2014-2018. Volkswagen, EDF, KFC, Arcos et Accor ont succédé à Citroën, GDF Suez, Continental, SFR et C10. Un mercato acté avant même la Coupe du monde au Brésil et qui s’avère judicieux : la FFF touchera désormais 34 millions d’euros annuels de sponsoring contre un peu moins de 30 millions sur la période 2010-14, auxquels il faut rajouter les 46 M€ de l’équipementier Nike. Un mieux qui découle du travail d’anticipation de la Fédé, qui avait entamé les négociations avec ces nouveaux sponsors dès la fin d’année 2013 (« 90 % des contrats étaient resignés » assure Gilles Dumas)… et aussi de l’attractivité retrouvée des Bleus.
« Cette équipe de France est clairement bankable, poursuit Dumas. Le petit plus, ça a été que les matches soient bons. Les sponsors sont des gens comme les autres. Quand ils sont heureux, quand ils ont envie d’émotion, ils se disent ‘mais cette émotion que je vis moi, je vais être capable de la transférer à ma marque’. Donc ils ont envie d’acheter. Finalement, les sponsors sont comme les Français : ils ont envie de croire à l’équipe de France. Et comme elle représente le plus beau des droits du sport français, on est prêt à mettre de l’argent dessus. »
« Knysna ? On avait déjà tiré un trait sur cet aléa-là »
Comme Volkswagen. La firme allemande va donc remplacer numériquement Citroën comme partenaire de niveau un de la FFF, pour un investissement annuel de près de 4 M€. Une façon pour la marque automobile, déjà partenaire en rugby du RC Toulon, de poursuivre le développement entamé auprès des sélections nationales (Brésil, Argentine, Russie) mais aussi de concrétiser son arrivée dans le football français. En devenant partenaire de la FFF, Volkswagen devient partenaire du foot amateur, et notamment de la Coupe de France. Et là encore, c’est la joie de vivre affichée de l’équipe de France qui a joué les opérations séduction.
« L’équipe de France est jeune, motivée, prometteuse et unie. On n’a aucun doute là-dessus. Knysna ? Il faut oublier cette histoire, assure le directeur de Volkswagen France, Arnaud Barral. Quand les négociations ont commencé, on avait déjà tiré un trait sur cet aléa-là. Bien nous en a pris parce que ça s'est bien passé. » Aux Bleus de prolonger cet état de grâce.