Une main qui fait jaser

Le capitaine des Bleus ne nie pas avoir fait main... mais ne se condamne pas pour autant pour son geste - -
C’est LE sujet dont tout le monde parlera jeudi matin, si cela n’a pas déjà été fait dans la nuit de mercredi, quelques heures après la qualification des Bleus aux dépens de l’Eire pour le Mondial 2010. On joue depuis 103 minutes au Stade de France lorsque, sur un ballon dévié dans la surface, Henry surgit devant Given, contrôle le ballon de la main et sert en retrait William Gallas, qui n’a plus qu’à pousser le cuir au fond des filets. L’égalisation, inespérée pour les Bleus à cet instant de la rencontre, enterre les derniers espoirs irlandais. Forcément, pour ces derniers, la pilule est difficile à avaler.
« La main était tellement évidente, nous sommes dégoûtés, lâche un Robbie Keane écœuré en conférence de presse. La Fifa ne veut absolument pas de l'Irlande en Coupe du monde. » Le capitaine emblématique de l’Irlande ne mâche pas ses mots. Bizarrement, c’est du côté du sélectionneur, l’Italien Giovanni Trapattoni que l’on attendait une réaction de ce genre. « Je ne suis pas seulement très déçu, je suis triste pour le peuple irlandais. On a vu l'arbitre hésiter, regarder Henry, il aurait dû lui demander son avis. Si l'arbitre avait posé la question à Henry, il aurait dit : "Oui, j’ai touché le ballon de la main". Ce n'est pas la faute d'Henry, c'est une question de fair-play. Tout le monde a vu ce qui s'est passé. La France a bien joué à Dublin. Mais on méritait d'aller en Afrique du Sud. Je souhaite tout de même à la France de la réussite à la Coupe du monde. »
« Ça fait partie du jeu »
Docile le Trap ? Le technicien transalpin n’a probablement pas voulu déverser son fiel devant le parterre de journalistes qui l’attendait au tournant. Inutile de polémiquer sur un tel fait de jeu, surtout lorsque le principal intéressé confesse tout. « Oui, il y a main. Après, je ne suis pas l’arbitre. Je crois que sur l’action, c’est Toto (Sébastien Squillaci, ndlr) qui va à la lutte de la tête. Je suis derrière deux Irlandais. Le ballon rebondit et tape ma main. Je continue à jouer bien sûr. L’arbitre ne siffle pas main. Je ne peux pas dire non plus qu’il n’y avait pas main. Bien sûr qu’il y avait main. » Faute avouée à demi pardonnée dit-on.
Toujours est-il que Thierry Henry assume son geste, affirmant que cette main n’allait pas altérer sa joie. « Non, non, on est qualifiés. » « Ça fait partie du jeu, rappelle Sébastien Squillaci. Aujourd’hui, c’était pour nous. Tant mieux. Les Irlandais vont ne pas être contents, c’est sûr. Mais on prend ce fait de jeu et on est content qu’il n’ait pas été invalidé par l’arbitre. » On ne cessera de le dire mais le bonheur des uns… vous connaissez la suite.