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Wenger : « Anelka était sous pression »

Arsène Wanger, l'entraîneur d'Arsenal

Arsène Wanger, l'entraîneur d'Arsenal - -

Arsène Wenger était l'invité exceptionnel de Larqué Foot. Il connait bien Nicolas Anelka pour l'avoir entraîné à Arsenal. Il revient sur l'exclusion du joueur du groupe France.

Quelle a été votre réaction lorsque vous avez appris que Nicolas Anelka avait insulté Raymond Domenech à la mi-temps de France-Mexique ?
Déjà, je ne sais pas ce qu’il s’est dit exactement. On ne se dit pas toujours des amabilités dans un vestiaire. Même si on ne doit jamais insulter qui que ce soit. Nous avons à faire à des joueurs passionnés, qui ont parfois des réactions excessives. Mais tout ce qui reste dans le vestiaire est sacré. A partir du moment où cela sort, cela échappe à l’autorité de l’entraîneur et cela devient un procès public. C’est ça, qui est à mon avis, grave pour cette équipe. Elle n’est pas capable de garder ce qui se passe à l’intérieur.

L’ambiance de cette équipe n’était donc pas si bonne que cela...
Je pense que le discours de façade était un discours de solidarité. Le tout était de montrer sur le terrain que cette solidarité était réelle. Mais l’équipe de France n’a pas réussi à la trouver. Il faut sauver ce qui peut encore être sauvé si ce n’est que notre honneur sur le dernier match. Il faut se regrouper et se réunifier pour nous qualifier. On a encore une petite chance. Au fond de moi, j’y crois très peu car je pense qu’il y aura un nul de l’autre côté. Mais il faut savoir un comportement décent lors de ce troisième match contre l’Afrique du Sud.

Vous connaissiez bien Nicolas Anelka. Avez-vous été surpris par son coup de gueule ?
Il était sous pression à cause des critiques. Nicolas Anelka est un joueur calme, pondéré, que l’on n’entend jamais dans un vestiaire. Je suis très étonné de ce qui s’est passé. Je ne crois pas qu’un évènement unique comme celui-là puisse expliquer sa réaction. C’est une accumulation d’incompréhension et pour lui de frustration.

Vous entraînez depuis de longues années à Arsenal. Il y a aussi beaucoup de pression là-bas...
Oui, mais en Angleterre il y a du respect. C’est quelque chose que nous avons perdu en France. Le respect de la solidarité, du travail d’équipe et de la hiérarchie surtout. En Angleterre, Ferguson a balancé une chaussure il y a quelques années à la tête de Beckham. Ce n’est pas n’importe qui, Beckham. Ça n’a pas fait une affaire d’état. On comprend qu’il puisse y avoir des explications dans un vestiaire. Là où je ne suis pas d’accord avec la FFF, c’est qu’Anelka s’il doit s’excuser, doit le faire devant les joueurs et l’entraîneur. Personne d’autre. Il ne doit pas s’excuser devant le public car il n’a pas insulté l’entraîneur en public. Je ne comprends pas que l’on puisse l’exclure pour manque d’excuses publiques. Il doit s’excuser de façon privée. C’est tout.

William Gallas que vous connaissez bien également aussi a été perturbé pendant cette compétition. Comment l’expliquez-vous ?
Je ne sais pas s’il a été perturbé par son départ d’Arsenal. Il a fait 35 minutes en quatre mois avant de démarrer la Coupe du Monde. C’est insuffisant pour rentrer dans une compétition comme celle là. Quand vous ne savez pas où vous en êtes sur un plan physique, un joueur est toujours fragile. William est un garçon très volontaire, un gagneur. Il a parfois des réactions excessives quand ça ne marche pas. Il a une attitude généreuse et veut bien faire. Mais il veut tellement bien faire que parfois il se met trop de pression. Mais en général, il se comporte de manière très professionnelle.

Aurait-il du être sélectionné compte tenu de son état de forme ?
Je savais qu’il ne serait pas à 100%. La question qui se pose au sélectionneur est de savoir s’il le fallait sélectionner William Gallas tout en sachant qu’il n’était pas à 100%.

Comment s’est déroulée depuis six ans la cohabitation avec Raymond Domenech ?
Il y a eu très peu de collaboration technique. Je ne crois pas que l’échec d’aujourd’hui soit lié à cela. Mais la collaboration entre les clubs et la Fédération est importante, surtout qu’il y a beaucoup de clash et d’incompréhension entre les deux. Je souhaite pour ma part qu’il y ait une plus grande collaboration.

Etes-vous inquiet pour l’avenir de l’équipe de France, qui va se reconstruire avec Laurent Blanc ?
On repart sur des bases psychologiques nouvelles. Il repart aussi avec un crédit car il a un passé de joueur et d’entraîneur avec du succès. Mais il ne faut pas être trop rêveur. Il faut qu’un ou deux joueurs s’affirment dans les prochaines années pour guider cette équipe afin de faire des résultats. Il n’y aura pas de grande équipe de France sans grand guide.

Que pensez-vous de la Coupe du Monde jusqu’ici ?
Toutes les grandes écuries ont été en dedans sur le premier tour à part l’Argentine et les Pays-Bas. Toutes les équipes sous grosse pression n’étaient pas au rendez-vous. Il y a peu de différence aussi entre les équipes. Je pense que les grosses écuries seront plus performantes après le premier tour. La grosse déception, c’est les pays du continent africain. Il n’y a que la Côte d’Ivoire qui peut encore sauver l’honneur.

« Aucune approche pour Gourcuff »

Où en est le dossier Cesc Fabregas et son possible départ ?
Barcelone veut l’acheter. Nous ne voulons pas le vendre.

Etes-vous intéressé par les français, Yoann Gourcuff et Laurent Koscielny ?
Pour Gourcuff, il n’y a eu aucune approche. Pour Koscielny, il y a eue et il y en a encore.