Essence : Luzenac la débrouille

Le plus petit club de National, situé au pied des Pyrénées, s’est mis en quatre pour rallier Rouen ce vendredi afin d’y disputer la 14e journée de National. Malgré les grèves et les pénuries de carburant.

Luzenac, c’est le bout de la France. Un cul-de-sac au pied des Pyrénées, en contrebas de la route qui mène vers Andorre et ses produits détaxés. A peine 600 âmes mais une équipe de National. Quand les grèves se multiplient et que l’essence se fait plus rare, tout prend des proportions encore plus inquiétantes pour ce petit club. Et encore plus quand on ne fonctionne qu’avec un seul million d’euros de budget, le dernier à cet échelon. Ce vendredi, les Luzenacois, huitièmes de National, doivent rallier Rouen (4e) situé à 900 kilomètres. Les réunions se sont multipliées toute la semaine pour déterminer le mode de transport. En bus, cela aurait pris 14 heures : « On est parti sur la position de prendre l’avion jusqu’à Paris. Ensuite, de rejoindre Rouen par un service de bus. Faire tout le trajet en bus aurait été très long pour les joueurs », admet, inquiet, le directeur sportif Christophe Rodriguez. Ce sera donc l’avion… à condition que l’aéroport de Toulouse-Blagnac ne soit pas bloqué. Les différents leaders syndicaux ont reçu des coups de fil de la part des dirigeants de Luzenac pour dévoiler leurs intentions. « Géographiquement on est éloigné de tout mais ça fait partie des aléas du football. On peut être au milieu des montagnes et jouer en National. Ce n’est que du bonheur », sourit Rodriguez. Et le 9 novembre, ils remettent ça avec 11 heures de bus pour rallier Strasbourg. Si les dieux du mouvement social n’en décident pas autrement…

M.M. avec Wilfried Templier