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Ettori : «Il faut arrêter de diaboliser la Corse !»

Le Gazélec Ajaccio

Le Gazélec Ajaccio - -

EXCLUSIF. Une semaine après « l’affaire corse » entre le PFC et le club du Gazélec d’Ajaccio, Christophe Ettori, directeur sportif du club insulaire et principal protagoniste mis en cause par les Franciliens, s’est confié à RMC Sport.

Christophe Ettori, pourquoi avoir accepté de briser le silence ?

Je tenais à aborder le sujet de l’atmosphère générale en Corse. Il n’y a jamais personne qui est reparti sur un brancard. Il faut arrêter de diaboliser la Corse. Il ne se passe pas grand-chose de plus que dans les autres départements ou les autres régions ailleurs en France. A partir du moment où vous vous déplacez chez des passionnés, c’est moins calme et moins aseptisé que dans des clubs plus anonymes. Il n’y a jamais rien eu de grave.

Mais face au Paris FC, que s’est-il passé précisément ?

Je ne reviendrai pas sur l’affaire puisque malheureusement, elle semble être en cours d’instruction et n’ayant pas encore été convoqué, je ne souhaite pas m’exprimer à ce sujet. Mais je le ferai par la suite.

Fanfan Tagliaglioli, le président, a avancé le fait qu’on souhaitait s’en prendre au Gazélec et de manière plus générale à la Corse. Qu’en pensez-vous ?

J’en pense que c’est toujours mis en exergue quand ça concerne un club corse. Je ne suis pas quelqu’un de polémique, je souhaite l’apaisement. Il ne se passe rien de plus en Corse que dans les banlieues de certaines grands villes française où il y a bien plus d’intimidation qu’en Corse. Et puis quand on voit les normes de sécurité qu’on nous impose… Alors qu’on a déjà joué sous les crachats, les insultes… Notre tort, c’est peut-être de ne pas communiquer sur ça.

Alain Orsoni d’Ajaccio ou Pierre-Marie Geronimi de Bastia ont invoqué l’existence d’une forme de racisme anti-Corse. Est-ce fondé selon vous ?

Oui, c’est fondé. La seule différence, c’est que nous, quand on se fait insulter de « sale Corse », ça n’est pas relevé. Maintenant, ça veut pas dire que chez nous, on insulte qui que ce soit.

Certains joueurs ou entraineurs de National nous ont déclaré que l’ambiance était très spéciale en Corse. Il est question de menaces de violence, de propos racistes, de crachats. Qu’avez-vous à répondre à ces accusations ?

C’est une pure invention. Vous croyez que si demain un joueur se fait insulter, il n’y aura pas de rapports des officiels ? Que si demain on menace physiquement un joueur sur le terrain, il n’y aurait pas de rapport ou même des caméras qui en témoigneraient ? C’est de la pure légende urbaine. Je vais vous dire : quand vous venez en Corse, vous avez en face de vous des passionnés. Des gens qui donnent beaucoup parce qu’en Corse, le football est une passion pour la majorité des gens. Mais montrez-moi un rapport d’un délégué qui dit qu’il y a qui que ce soit qui a été insulté, que quelqu’un a pénétré sur la pelouse à Bastia... Montrez-le moi ! Et surtout, on sait que les officiels ne sont pas corses ni méditerranéens puisqu’ils viennent d’ailleurs.

Justement, on dit souvent que les arbitres ou les délégués ont peur en Corse et qu’ils ne veulent pas faire de rapport…

C’est à eux qu’il faut poser la question. Peur de quoi ? Je ne peux pas répondre pour eux. Comment un arbitre ou un délégué peut avoir peur en Corse ? Ça n’est que du football. C’est un sport populaire : il y a de la pression, parfois de la pression financière … Mais expliquez-moi quels sont les facteurs qui peuvent entrainer la peur. Il n’y a aucun délégué ou arbitre qui peut se priver de faire un rapport. Ils ont la liberté de faire leur rapport le lendemain depuis chez eux.