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24 heures dans la vie de Luis Fernandez

Luis Fernandez

Luis Fernandez - -

Après sa difficile victoire face à Malte (3-1), la sélection israélienne s’est envolée pour la Géorgie. De Tel Aviv à Tbilissi, nous avons suivi pas à pas, Luis Fernandez dans son quotidien de sélectionneur. Un reportage exclusif dans l’intimité de la sélection la plus protégée du monde.

La police veille
Dimanche 21h10 : le vol régulier en provenance de Tel Aviv se pose avec 40 minutes de retard à Tbilissi. Dans le hall des arrivées du moderne aéroport de la capitale géorgienne, une dizaine de supporters israéliens sont venus dans l’espoir de faire signer des autographes aux joueurs de Luis Fernandez. Dix policiers géorgiens dépêchés pour l’occasion surveillent le hall du coin de l’œil, en toute discrétion.

La guerre des nerfs a débuté
22h30 : En tenue civile pour ne pas attirer l’attention, le sélectionneur français d’Israël surgit enfin, détendu mais les traits tirés, talonné par son adjoint Tal Banin et son traducteur David. « Les Géorgiens ont pris tout leur temps pour nous livrer les bagages, raconte ce dernier. C’est de bonne guerre. » A deux jours du match, la bataille des nerfs a commencé. « Mais où est passé Yossi Benayoun ? » demande un journaliste de la télévision géorgienne à Luis Fernandez. « Il arrivera plus tard », élude l’ancien entraîneur du PSG. Benayoun, auteur d'un triplé jeudi contre Malte (3-1) pour le début des éliminatoires, est attendu lundi après-midi à Tbilissi. « Je l’ai autorisé à rester à Tel Aviv dimanche soir pour le mariage de son frère », confie Luis.

Luis mise sur le 5
Minuit : Après le dîner tardif, Luis gagne sa chambre dans l’hôtel cinq étoiles non privatisé où la délégation israélienne est descendue. Il loge dans la 310, mais demande à changer le numéro sur la porte. La 310 devient donc la 315. « Par superstition. Le 5 est mon chiffre porte-bonheur », avoue le sélectionneur d’Israël. Shorts et T-shirts de la sélection étendus sur le canapé, un cigare à la bouche, Luis se détend en regardant à la TV l’US Open de tennis et le match Simon-Nadal.

Un coup d’œil sur l’Ipad
Lundi 9h30 : Les paupières sont lourdes. La veille, le voyage retardé entre Tel Aviv et Tbilissi a été long. Pour rester informé de l’actualité sportive, Luis consulte l’App Sport de RMC et L’Equipe sur son iPad avant de filer au petit-déjeuner.

35°C sur les Champs-Elysées géorgiens
11h30 : Rien de mieux qu’une promenade pour se dégourdir les jambes. Habillés du survêtement bleu et blanc de la sélection israélienne, Luis, son staff et ses joueurs marchent sur le trottoir de l’avenue Rustaveli, sorte de Champs Elysées géorgiens avec leur circulation anarchique, leurs magasins de luxe et leurs immeubles de standing. Casquette vissée sur la tête, lunettes noires sur le nez, Luis tente de se protéger du soleil de plomb. La température grimpe à 35 °C. « Pensez à vous hydrater, scande le sélectionneur à ses hommes. Demain soir, il fera chaud. »

« On va brouiller les pistes »
13h : De retour à l’hôtel, Luis s’installe dans le lobby avec Tal Banin et David. Volubile et démonstratif dès qu’il parle foot, le sélectionneur français cherche la meilleure composition d’équipe pour le match du lendemain : « A un ou deux joueurs près, je l’ai déjà en tête. » Sourire en coin, Luis prépare aussi l’opposition à neuf contre neuf qui aura lieu lors de l’entraînement programmé dans la soirée. « On va essayer de brouiller les pistes ». La bataille des nerfs continue.

Pâtes-poisson contre pita-falafel
14h : Les repas peuvent paraître des moments anodins pour un club ou une sélection professionnelle. Mais Luis veille particulièrement à ce que mangent ses joueurs. Pâtes, riz, poisson, viande blanche : que du classique pour le déjeuner concocté par un diététicien que le sélectionneur a recruté à la Fiorentina. Objectif : en finir avec les mauvaises habitudes alimentaires des joueurs israéliens, comme la traditionnelle trilogie pita-houmous-falafel.

Quand Luis attaque…
18h : Décalage horaire oblige, c’est à 18h, heure de Géorgie, que Luis prend l’antenne pour son émission quotidienne sur RMC, « Luis Attaque ». Depuis sa chambre d'hôtel, micro-casque sur la tête, relié à Paris par un simple boîtier téléphonique, il troque son costume de sélectionneur pour celui de consultant. Les bras s’agitent, le débit des paroles s’accélère. Luis s’enflamme et interroge. Mais juste pour deux heures. Car ensuite, c’est lui qui répondra aux questions des journalistes lors de la conférence de presse de veille de match au stade Boris-Paichadze de Tbilissi.

Jêrome Sillon à Tbilissi (Géorgie)