Angleterre-Italie, le duel des oubliés

Wayne Rooney - -
Dans l’ombre. Voilà comment vivent, depuis le coup d’envoi de l’Euro le 8 juin dernier, Anglais et Italiens. Une situation pour le moins étonnante au regard de la préparation mouvementée des deux équipes, marquée par les soubresauts et les scandales. Etonnante également, vu la forme affichée par les deux sélections depuis leur arrivée en Pologne et en Ukraine. Pas du tout favorites, presque plus outsiders, les deux formations étaient promises aux pires difficultés. Première de son groupe devant la France, avec 7 points au compteur, l’Angleterre a pourtant dépassé les attentes.
Sans sélectionneur à deux semaines du début de ce championnat d’Europe et confrontée à une cascade de forfaits de joueurs cadres (Lampard, Barry, Cahill,…) la sélection aux « Trois Lions » a fait dans le bricolage lors de sa préparation. Des contretemps qui n’ont pourtant pas altéré ses résultats. Sans toujours briller, Steven Gerrard et ses coéquipiers sont toujours invaincus et n’ont peut-être jamais semblé aussi unis. « Il y a vraiment un état d’esprit sur le terrain », confie Scott Parker. Jamais présente en demi-finale d’une compétition internationale depuis l’Euro 1996 disputé à domicile, l’Angleterre n’a pas forcément la faveur des pronostics. « En aucun cas nous ne sommes les outsiders, s’agace toutefois Roy Hodgson, le sélectionneur. Nous avons des joueurs mondialement reconnus. »
Gerrard : « Les Italiens nous ressemblent »
Des stars que possèdent également dans ses rangs l’équipe d’Italie, avec Buffon, De Rossi ou encore Pirlo. Et qui sont pour le moment au niveau. Pourtant, l’Italie aurait rapidement pu imploser, troublée par le scandale des matchs truqués qui a notamment causé le départ du groupe du défenseur Domenico Criscito. Un contexte qui fait que Cesare Prandelli, lui, se plait dans le costume d’outsider. « Ces dernières années, nous avons progressé. Mais pour progresser encore, il nous faut gagner ce genre de matchs, souligne le coach transalpin. Il nous manque encore quelque chose pour être les meilleurs. »
Dans une forme que l’on n’attendait pas, les deux formations pourraient donc, en cas de succès, se présenter à une marche de la finale comme le véritable épouvantail de la compétition. « Quelque part, les Italiens nous ressemblent et je m’attends à un match serré », prévient Steven Gerrard. Un seul de ces deux revenants aura toutefois le privilège de se frotter à l’Allemagne, en demi-finales, ce jeudi à Varsovie.
Le titre de l'encadré ici
Balotelli se compare à... Peter Pan !|||Mario Balotelli n'était pas attendu en conférence de presse d'avant match. Mais à la demande de journalistes italiens qui tenait à l'interroger sur ses retrouvailles demain soir avec ses partenaires de Manchester City (Joe Hart, Joleon Lescott et James Milner...), le sulfureux attaquant de la Squadra Azurra s'est présenté face à la presse. Décontracté, grosses boucles d'oreilles en argent, un chapelet doré sur sa poitrine, il était entouré de son sélectionneur Cesare Prandelli et du défenseur central Andrea Barzagli. Mario Balotelli n'était pourtant pas disposé à amuser la galerie, éludant notamment les questions sur son prochain geste après un but marqué. Il a tout de même pris le temps de se comparer à.... Peter Pan. « On pourrait me comparer à Peter Pan car je fais ce que je veux, comme je le veux, avec liberté », a lancé Balotelli. Avant de conclure par un énigmatique : « Mais je suis plus un homme que Peter Pan » !