Avec Henri Emile, la parole est à la défense

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« Compte tenu des proportions que prend l’incident entre Samir Nasri et un journaliste, il est nécessaire de faire une mise au point. » Henri Emile, le coordinateur sportif de l’équipe de France, n’apprécie guère la polémique qui enfle au sujet des écarts de conduite des Bleus. « Les politiques s’y mettent aussi, peste-t-il. J’aimerais que le mercredi, au Parlement, on ne les voit pas regarder leur portable ou lire le journal quand quelqu’un parle... »
C’est la raison pour laquelle celui qui fait souvent le relais entre Laurent Blanc et les joueurs a tenu à rétablir sa vérité : « Depuis le 17 mai et jusqu’à dimanche dernier, on a vécu sans un seul accrochage au sein de l’équipe, assure-t-il. Mais tout est observé à la loupe. Un petit truc devient une montagne ! On ne peut pas tout maîtriser. Avec ceux qui ne jouent pas, il ne faut pas grand-chose pour qu’il y ait une étincelle. Or, je peux assurer qu’il n’y en a pas eues en Ukraine. Arrêtons de faire croire que ce groupe était ingérable ! »
« Arrêtons de faire croire que ce groupe était ingérable ! »
L’incident Samir Nasri ? « Il a répondu à un journaliste avec des termes qu’on ne peut que condamner. Mais ramener ce dérapage à la vie du groupe, je trouve cela malhonnête. » L’après-Suède-France (2-0) constitue le véritable tournant. A ce titre, Henri Emile déplore les obligations médiatiques de Laurent Blanc qui empêchent le sélectionneur d’accompagner ses joueurs jusqu’au vestiaire juste après les rencontres : « C’est regrettable, car le contact immédiat avec les joueurs dans le vestiaire est important. Il y a des choses à dire et le responsable n’est pas là immédiatement. »
Voilà pourquoi l’atmosphère fut bouillante après le revers face aux Scandinaves : « Chaud non, nuance Emile. Des reproches ont été faits sur le travail défensif venu des milieux de terrain. Qu’il y ait des échanges, que la voix monte, je trouve cela sain. Ensuite, ça a été le rôle de Laurent Blanc d’expliquer les choses pour que ça n’aille pas plus loin. » L’incident Ben Arfa ? « Que Laurent l’ait repris parce qu’il était avec son téléphone, c’est un problème de politesse. Cela ne pourrit pas la vie d’un groupe. Mais oui, ce match contre la Suède nous a fait mal… »