Ben Arfa, à la recherche du temps perdu

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Ses fulgurances et ses coups de sang en ont fait l’une des figures incontournables du football français. Dans la veine d’un Nicolas Anelka, Hatem Ben Arfa fascine autant qu’il irrite. A 25 ans, le joueur de Newcastle court toujours après la carrière à laquelle son immense talent le prédispose. Cette saison, longtemps handicapé par une cheville récalcitrante, Ben Arfa est redevenu « HBA ». Un funambule aux géniales inspirations, comme son but inscrit face à Bolton le 9 avril dernier, au terme d’un rush de 60 mètres. Séduit, Laurent Blanc n’a pas résisté à l’appel du talent.
« Si j’écoutais la presse, ça fait trois mois que j’aurais dû le convoquer, a glissé le sélectionneur en conférence de presse. A juste titre d’ailleurs. Aujourd’hui, il sait mettre son talent au service du collectif. Il est devenu un joueur capable de faire la différence, et utile quand l’équipe n’a pas le ballon. Son talent, il le gardera jusqu’à la fin de sa carrière. » Laurent Blanc redoute-t-il d’avoir à gérer l’enfant terrible ? « Je n’appréhende pas du tout, s’amuse Blanc. C’est un garçon qui a muri. Il a réfléchi, il a changé sa manière de vivre. A lui de nous le prouver. »
Ben Arfa : « 18 mois sans l’équipe de France, une éternité »
Annoncé depuis toujours comme l’un des plus beaux joyaux de la fameuse génération 87, Ben Arfa ne compte pourtant que huit sélections en équipe de France. Bien moins que Karim Benzema (42) ou Samir Nasri (28), ses compères en sélections de jeunes. Sa dernière apparition en bleu remonte à un match amical face à la Norvège, le 11 août 2010, resté célèbre pour la mise au placard des « mutins » sud-africains par le tout frais sélectionneur d’alors, Laurent Blanc. Par deux fois, Ben Arfa a pourtant touché la consécration internationale du doigt. En 2008, puis en 2010, il faisait partie des listes élargies annoncées par Raymond Domenech avant l’Euro, puis la Coupe du Monde. Par deux fois, il restera à quai. On se souvient notamment de l’hélicoptère arrachant « HBA » et ses frères d’infortune du stage de Tignes (2008).
Riche de cette expérience, la perle des Magpies a su, ces derniers mois, étouffer ses démons pour réveiller sa magie. « J’éprouve une grande satisfaction personnelle d’avoir atteint cet objectif prioritaire, savourait le joueur sur son site officiel. J’exprime ma grande reconnaissance à tous ceux qui m’ont soutenu ces derniers mois. A titre personnel, ces dix-huit mois sans équipe de France ont été une éternité. Depuis que je joue au football, j’ai un rapport particulier avec ce maillot que j’ai porté depuis les équipes de jeunes. » Reste à intégrer la liste définitive des 23. Il n’a jamais semblé aussi prêt.