Blanc : « Il y aura des tensions »

Laurent Blanc - -
Laurent, avez-vous le sentiment que le climat en équipe de France a changé depuis votre prise de fonctions ?
Vous savez, nous, à l’intérieur du groupe, on n’a rien à reprocher aux joueurs. Nous sommes très exigeants avec eux et ils répondent présents à chaque fois qu’on fait appel à eux. On vit très bien ensemble. Mais c’est sûr, il y aura des tensions. Quand vous avez un groupe de 23 garçons qui veulent tous jouer, avec un staff de 20-25 personnages, forcément, à un moment donné, il y aura un peu d’électricité. On va partir loin de nos familles. Il y aura des tensions, des périodes de turbulence. Ça se passe toujours comme ça. Ça fait partie de la vie d’un groupe. Ce sera à nous de gérer ça, d’amener un peu de sérénité, de « positive attitude ».
Comment comptez-vous gérer l’éviction des trois joueurs qui ne participeront pas à l’Euro ?
Elle se passera comme se sont passées, malheureusement, celles de 1998, 2000, 2008, 2010. Il y aura des décisions pas faciles à prendre. Une fois qu’elles seront prises, il faudra discuter avec les joueurs concernés. Et que le choix soit clair.
Qu’est-ce qui fait la force de votre groupe aujourd’hui ?
J’estime que ce qui fait la force d’une équipe, c’est le talent des joueurs qui la composent. Ça ne suffit pas, mais il faut en avoir. Je pense que c’est le cas de l’équipe de France. Il y a des joueurs talentueux, qui le démontrent dans leurs clubs mais qui ne l’ont pas encore démontré en sélection ou alors pas à 100 %. J’espère que ce sera le cas lors de cet Euro. Pour moi, l’intérêt collectif est le plus important.
Vous dites vouloir sortir des poules de l’Euro. Quel est votre véritable objectif dans cette compétition ?
Etre présent lors des quarts de finale. C’est notre premier objectif.
Est-ce l’objectif que vous a fixé la Fédération ?
Non, la Fédération et son président ne m’ont pas dit : « Laurent, c’est ça notre objectif ». On est tous sur la même réflexion. Après ce qui s’est passé en 2010, on espère être en quarts de finale. A ce niveau, tout peut se passer. Ayons bien cet objectif en tête. Je vous rappelle que lors des deux dernières compétitions internationales, la France n’a pas franchi le premier tour. Je ne dis pas ça pour préserver l’équipe de France. C’est une réalité. On doit d’abord s’imposer et sortir de ce groupe-là.
La victoire finale, vous y pensez un peu, non ?
(énervé) Pour aller en finale, il faut passer par les quarts de finale, non ? Remplissons déjà ce premier objectif et on reparlera de ça.
D’ici à l’Euro, qu’est-ce que l’équipe de France doit avant tout travailler ?
(sourires) Tout. Tactiquement, il y a des choses à travailler. On veut mettre une certaine forme de jeu quand on a le ballon. Les matches amicaux de novembre ne nous ont pas permis de le faire. On a prévu certaines choses comme du travail au poste. On a aussi prévu d’améliorer notre possession de balle, qui a été très bonne je trouve durant les éliminatoires de l’Euro. Mais c’est surtout son utilisation que l’on veut travailler.
« On a des idées »
Le gros turn-over lors des trois matches de préparation devrait vous permettre d’y voir plus clair.
(il coupe) Je n’ai pas dit qu’il y aurait un turn-over lors des trois matches amicaux. J’ai dit qu’il y aurait un bon turn-over sur le premier match. Nous verrons alors ce qu'il se passe. Il y en aura encore un lors du deuxième match. Un peu moins sur le troisième.
L’idée, c’est d’avoir votre équipe-type pour le dernier match avant l’Euro, contre l’Estonie (le 5 juin) ?
Le but, c'est d'arriver à France-Estonie avec la majorité des joueurs qui débutera contre l'Angleterre (11 juin). Si tout se passe bien, l'équipe qui débutera contre l'Estonie sera proche de celle qui commencera contre l'Angleterre. S'il ne se passe rien. On est toujours tributaire de ce qu'il peut se passer à l'entraînement.
Vous avez déjà en tête le onze qui débutera l’Angleterre ?
Pas encore. On a des idées. Mais d'ici au 11 juin, il peut se passer plein de choses. On va voir ce qu'il se passe, l'état de forme des joueurs auxquels on pense, et celui des joueurs auxquels on n'a pas pensé au départ.