Blanc : « Le talent vaut très cher »

Laurent Blanc a dévoilé ce mercredi sa première pré-liste de 12 joueurs sélectionnés pour l’Euro 2012. Il a ensuite commenté ses choix, n’éludant aucun cas individuel, et notamment ceux d’Hatem Ben Arfa et Florent Malouda.

Laurent, vous avez décidé de rappeler Hatem Ben Arfa, pratiquement deux après l’avoir sélectionné en amical contre la Norvège…

Si j’écoutais la presse, ça fait trois mois que j’aurais dû le convoquer… A juste titre d’ailleurs. C’est un garçon qui a eu une grave blessure. J’ai eu une discussion avec lui pendant sa rééducation à Clairefontaine. Il était bien loin de penser à l’Euro. Il s’est très bien reconstruit. Son talent, il le gardera jusqu’à la fin de sa carrière. Il a pris un peu plus de maturité en tant qu’homme. Ça lui permet de mettre son talent au service du collectif. Il est devenu un joueur capable de faire la différence et utile quand l’équipe n’a pas le ballon. Il me parait logique de l’inclure dans cette pré-liste.

Les profils de Nasri, Ménez et Ben Arfa ne sont-ils par trop similaires ?

Leur qualité commune, c’est le talent. Ça vaut très cher. Il faut en avoir, et ne me faites pas dire que c’est dommage d’en avoir autant. Après, il faut savoir les gérer, mais ça, c’est notre problème. On n’a jamais trop de talent. Il faut qu’ils soient complémentaires, qu’ils soient surtout au service du collectif.

Pouvez-vous expliquer le choix de Florent Malouda, qui a très peu joué en club cette saison ?

Ces derniers mois, c’est vrai, il a eu très peu de temps de jeu. Il évolue dans un secteur où on n’est pas très fourni. Il a beaucoup de crédit en tant qu’ancien de ce groupe, avec beaucoup d’expérience. Il connait le très haut niveau et les phases finales. Ça peut être déterminant dans un groupe. Son manque de temps de jeu, on peut le combler avec une préparation physique.

Une question qui s’applique aussi au choix de Philippe Mexès, gravement blessé pendant une bonne partie de la saison…

Il est revenu, il a eu un premier mois où il a beaucoup joué. Comme il était prévu, il a eu une cale physique. C’est à partir de ce moment-là qu’il a moins joué. Mais quand une personne est absente et qu’elle vous manque beaucoup, si on a la possibilité de lui permettre de rejouer, on en discute. A un moment donné, on n’en doute plus, il faut le rappeler. 

« Je souhaite qu’Abidal vienne »

On a beaucoup évoqué le nom de Raphaël Varane en défense. A-t-il fait partie de votre réflexion ?

Varane, la presse en parle beaucoup. Mais il faut parler de ses statistiques. Cette année avec le Real Madrid, il a joué entre dix et douze matches. Il a énormément de qualités. Mais il doit construire sa carrière. Il joue au Real, il joue en blanc, c’est très bien pour lui. Je n’ai pas pensé à lui pour la liste. Il n’est pas loin. Il est encore très jeune.

Sur les douze joueurs appelés, huit n’étaient pas à la dernière Coupe du monde…

Ce critère n’a pas compté dans nos choix. C’est le choix du staff technique. On évolue. Les gens ont du mal à oublier l’Afrique du Sud. L’important, c’est le présent et l’avenir, pas le passé. On est une équipe jeune, avec cette fameuse génération 87 qui sera présente. Mais il faut quand même quelques tauliers.

Un dernier mot sur Eric Abidal. Viendra-t-il vous rendre visite pendant l’Euro ?

J’espère et je souhaite qu’il vienne. Je suis allé lui rendre visite. Il m’en a parlé. Il a dit : "Coach, je viendrai vous voir en Ukraine." J’espère qu’il en sera capable. Si c’est le cas, on l’accueillera avec grand plaisir.

Propos recueillis par J.R