Boghossian : « Pas du tout comparable avec Knysna »

L'entraîneur adjoint a affirmé que le calme était revenu chez les Bleus - -
Alain, peut-on faire un parallèle entre ce qu’il s’est passé dans les vestiaires mardi soir et il y a deux ans, à Knysna ?
Ce n’est pas du tout comparable. On est complètement passé à côté de notre match donc à l’issue de cette rencontre, il y a eu des altercations. Enfin, des échanges à l’intérieur des vestiaires entre joueurs. Je pense que c’est tout à fait normal. Le contraire aurait été dommage. C'est comme dans un couple, si on ne dit pas les choses, ça explose. Là, on s’est dit les choses. On peut rebondir. Le principal, c’était la qualification. Aujourd’hui, on y est et on se prépare pour le match à venir. Ce qu’il s'est passé dans le vestiaire, j’espère que ça sera un plus pour le match de samedi.
Y a-t-il encore des sources de tension dans le groupe ?
Tout est aplani. Il n’y a plus rien. Le feu est éteint. On repart sur une base solide avec d’autres ambitions et un adversaire de prestige mais on se donne toutes les chances pour battre les Espagnols.
Y a-t-il quelque chose de cassé dans l’équipe ?
Non. Laurent a parlé dans le vestiaire. Il a expliqué tout ce qu’il fallait. On a fait une petite réunion après manger, quand le calme est revenu, pour éclaircir tout. On repart de zéro.
« A Samir (Nasri) d’être à son meilleur niveau »
Samir Nasri aurait été vivement critiqué par ses coéquipiers…
J’ai l’impression que, dans une équipe, il en faut toujours un dans le viseur. Mais Samir est assez fort mentalement pour accepter ces critiques. Il en a fait les frais aussi à Manchester City lors de son arrivée. Mais il a su rebondir. A lui de nous démontrer qu’il n’est pas touché et d’être à son meilleur niveau pendant les matches.
On parle aussi d’un accrochage entre Hatem Ben Arfa et Laurent Blanc…
Non, il n’y a pas eu d’accrochage. Les deux personnes concernées se sont expliquées. Ils ont mis les choses à plat et ils se sont serré la main. Il n’y a aucun souci de ce côté-là.
Avez-vous reproché à Mexès son carton qui le suspend de facto pour le prochain match ?
Je suis énormément surpris (par cette affirmation parue dans la presse, ndlr). Il n’y a pas eu d’échange entre moi et Philippe. A la mi-temps, je lui ai parlé tactique. En aucun cas, je lui ai dit que je n’étais pas content de son carton. Un carton, ça peut arriver. C’est dû à un engagement. Malheureusement, il l’a fait dans une position très haute qui ne servait pas à grand-chose. Maintenant, si tout le monde avait eu le même engagement, on n’aurait peut-être pas fait ce match-là. Je n’ai aucun reproche à faire à Philippe et d’ailleurs, je ne lui en ai pas fait.
« Je comprends que Karim veuille toucher plus de ballons»
Benzema aussi a été critiqué…
Quand on est dans une situation où on ne marque pas de buts, on essaye de toucher des ballons un peu plus bas pour pouvoir enchaîner des frappes. Karim Benzema est le deuxième plus gros frappeur de l’Euro (17 tirs contre 22 pour Ronaldo). Il veut absolument marquer donc il décroche un peu plus. Aujourd’hui, il est un peu frustré de ne pas pouvoir marquer. Je comprends qu’il veuille toucher plus de ballons. On n’arrive peut-être pas assez à le servir donc il va falloir s’améliorer sur ce point.
L’équipe de France ne manque-t-elle pas d’un leader ?
Oui, mais le leader, on ne peut pas le désigner. Soit il vient naturellement, soit il n’y en a pas et il faut faire autrement. C’est un type de management différent. Le leader peut être le sélectionneur ou le staff technique. Aujourd’hui, on fait avec les joueurs que l’on a. Aucun leader ne se détache et le problème ne va pas se résoudre d’ici à samedi.