RMC Sport

Candela : « Les joueurs ne communiquent pas entre eux »

Vincent Candela

Vincent Candela - -

Invité de l’Intégrale Euro sur RMC ce mardi, Vincent Candela, ancien international français, s’est offusqué du comportement de la nouvelle génération de Bleus, reclus sur eux-mêmes et désintéressés.

Vincent, que vous a inspiré le comportement de certains joueurs de l’équipe de France ?

Même en Italie, il manque quelques valeurs aux jeunes d’aujourd’hui. Ça ne concerne pas que le football. Mais le football est le sport le plus populaire, ce n’est pas un exemple. Je suis désolé pour tout le monde. Certaines valeurs ont été oubliées : le respect, l’éducation, l’adversaire, l’arbitre, les copains, les supporters.

L’Italie a aussi un élément perturbateur comme Mario Balotelli…

Personnellement, je ne l’aurais pas convoqué même si c’est un très bon joueur. Des entraîneurs font des concessions. Je pense aussi à Cassano. Quand il était à Rome, c’était un génie mais Spaletti a dit ‘’il ruine le groupe alors il dégage’’. Il est parti à Madrid puis à Gênes où il n’a jamais réussi. Cette année à Milan, ça allait mieux à Milan. Même s’il a des qualités, le mental, c’est la base dans la vie et dans le football.

Laurent Blanc doit-il prendre le même chemin s’il reste sélectionneur ?

Je ne sais pas exactement ce qu’il s’est passé dans les vestiaires ni ce qui a été dit. J’ai vu ce qu’il s’est passé à la télévision. Certains entraîneurs acceptent, d’autres pas. Moi je n’accepterais pas. Ça ne peut faire que du bien aux joueurs, comme ça il réfléchit. Si personne ne lui dit rien, il va croire qu’il a raison. Il faudrait un peu plus sanctionner les joueurs.

Dans quel cas jugez-vous que des sanctions seraient nécessaires ?

L’entraîneur fait le groupe. Sur le terrain, on peut ne pas être bon, ça arrive mais manquer de respect au groupe… Moi j’étais remplaçant pendant la Coupe du monde. On a vécu deux mois ensemble au sein d’un groupe super sympa. On savait qu’on serait remplaçant et on aidait les titulaires. Je ne dis pas qu’on a gagné grâce à ça parce qu’il y avait des super champions. Mais un groupe est très important. Aujourd’hui, ils sont avec leur ordinateur et leur PlayStation et ne parlent même pas entre eux. C’est un travail de tous les jours à faire par l’entraineur.

« J’avais un amour pour ce maillot, je n’ai jamais créé de polémique »

Ce manque d’affinités pèse-t-il selon vous ?

Il n’y pas de communication. Même si le Jour-J, on se dit qu’on va y aller tous ensemble, ce n’est pas en dix minutes qu’on court pour l’autre. C’est un travail de longue haleine. Sur le terrain, on doit sauver son copain. Je prends l’exemple du rugby qui a des valeurs. Un rugbyman, s’il n’a pas son copain, se fait dessouder. C’est ce qu’il manque dans le football d’aujourd’hui.

Regrettez-vous le désamour autour de l’équipe de France ?

C’est difficile de faire pire que 2010. Laurent Blanc a amené le respect et l’envie de communiquer avec les Français. Je pensais que ça allait créer plus d’ambiance autour de cette équipe de France. Malheureusement, l’entraîneur ne peut pas tout faire. S’ils ne communiquent pas entre eux, comment voulez-vous qu’ils communiquent avec les supporters.

Quelle différence pointez-vous par rapport à votre expérience en Bleus ?

J’ai vécu six ou sept ans en équipe de France en étant remplaçant. J’avais un amour pour ce maillot, je n’ai jamais créé de polémique. Il faut juste avoir le respect pour les supporters. Je ne vais pas être moralisateur. Aujourd’hui, ça m’énerve. J’ai envie de leur dire ‘’ vous avez de la chance d’être là alors souriez’’. Ce n’est pas grand-chose et ça fait du bien à tout le monde.

Intégrale Euro