Comment la France a gagné

Le dialogue entre Nathan et Zinédine Zidane a été l'un des temps forts de la présentation française - -
Le petit Nathan zozote mais c’est un pro. A 10 ans, l’acteur du Roi Lion a retourné les barons du comité exécutif de l’UEFA lors de la présentation, hier matin à Genève, du dossier de candidature française à l’organisation de l’Euro 2016. Passé après l’Italie qui a fait dans le glamour avec Maldini et la top model Laura Esposito et la Turquie qui s’est voulue sérieuse avec le premier ministre Erdogan, la France a surpris.
Le gamin, sorti d’un casting, a bluffé le président Sarkozy, présent à Genève, et mis la larme à l’œil au parterre de la salle Espace Hippomène. « On savait qu’on passait troisième et que ces présentations sont souvent des exercices emmerdants, raconte Jacques Lambert, le directeur-général de la FFF et ancien patron du comité d’organisation de la Coupe du monde 1998, alors il fallait innover. On a choisi un gamin, l’entourage du chef d’Etat était un peu surpris, mais tout le monde a compris que c’était la carte à jouer, et que ce Nathan était un pro. »
Un match serré en apparence
Il fallait bien de la candeur pour fendre la carapace des membres du comité exécutif de l’UEFA. Avec 7 voix contre 6 en faveur de la Turquie, qui se représentait pour la troisième fois après 2008 et 2012), le match Paris-Ankara a été serré. Du moins en apparence. Même s’il ne pouvait pas voter et s’il s’est gardé de toute déclaration, Michel Platini, président de l’UEFA, a pesé de tout son poids pour permettre à la France d’accueillir l’Euro pour la troisième fois de son histoire. En début d’année, une rencontre secrète avec le président Nicolas Sarkozy a entériné les grandes lignes de la stratégie. Au menu : union, discrétion et lobbying. Tout ce qui avait manqué à la candidature pour les JO de Paris 2012.
Jean-Pierre Escalettes expliquait récemment que le Team France sillonnait depuis plusieurs mois les capitales pour « expliquer » le projet français. La présence de Nicolas Sarkozy, hier à Genève, n’était que le signe de la probable victoire française. « Ce sont des mois de discussions en soute pour essayer de persuader les uns et les autres de nous faire confiance », explique Rama Yade, la secrétaire d’Etat aux sports. Le plus dur commence. Le plus exaltant aussi…