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Coup de tonnerre à TF1

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Les téléspectateurs ont été privés pendant un quart d’heure d’images de la demi-finale entre l’Allemagne et la Turquie. Comble de malchance, le deuxième but allemand et la fin de match n’ont pas été diffusés. Que s’est-il techniquement passé ?

L’Euro 2008 a vécu son premier incident mondial, ou presque. A plusieurs reprises, pendant environ 3 fois 5 minutes, les téléspectateurs ont été privés d’images de la demi-finale ! Pas de deuxième but allemand, pas d’arrêts de jeu, pas de coup de sifflet final ! Dans un match qui s’est joué dans les dernières minutes (buts à la 79e, 86e et 90e) avec, qui plus est, les imprévisibles turcs, ça la fout mal ! Mais que s’est-il passé ? Le monde entier a-t-il été, comme le promettait presque à l’antenne le commentateur Christian Jean-Pierre, privé d’images ? Pas exactement.

Trois micro-coupures d'une milli-seconde
Ce qu’il ressort des premières informations glanées auprès des services techniques de l’UEFA est assez simple : consécutivement à un violent orage sur Vienne, trois micro coupures électriques de quelques millisecondes ont obligé tout le système de diffusion a rebooté pendant près de 5 minutes (les trois fois). Le problème c'est qu'il était prévu un système de sauvegarde... censé prendre immédiatement le relais. Ce qui n'a jamais eu lieu ! Le temps d'identifier les coupures et d'activer les générateurs de relais, il était trop tard ! Il faut savoir que toutes les images captées sur les différents stades de l’Euro sont envoyées à Vienne, au central de diffusion (IBC) pour être ensuite renvoyées vers les diffuseurs des différents pays. Dans ce cas précis, le signal de l’IBC vers le satellite a été coupé puis perturbé par l’importante couche nuageuse de l’orage situé au dessus de Vienne. En clair : pas d’images à arriver vers le satellite, pas d’images à en ressortir donc pas d’images sur les téléviseurs. C’est limpide.

La télé suisse avait ses propres fibres depuis Bâle
Sauf que cette explication doit être modérée par une autre donnée. Certains diffuseurs, comme la télévision suisse, disposaient d’un signal différent, directement « transporté » par fibres depuis le stade de Bâle sans passer par le central viennois IBC. Ce signal n’a pas été impacté par les intempéries, comme l’a été celui du satellite. Une fois arrivé au centre de diffusion de la télévision suisse, ce signal a ainsi parfois pu être même relayé vers certaines télévisions. D'où confusion. donc, oui, toutes les télés qui récupéraient les images par satellite ont été privées d'images. Mais non, le « monde entier » n'était pas exactement dans le même cas que TF1.

Des choix éditoriaux gourmands en logistique
D'autant que, par la suite, certains choix éditoriaux peuvent aussi être contestés. Comme celui, fait par la chaîne, de diffuser des sujets « froids » (résumés des quarts de finale, sujet sur l'Equipe de France puis sur Raymond Domenech) mobilisant quelques techniciens en régie et en plateau et ralentissant d'autant la réactivité et le retour au direct. Dans le secteur ultra concurrentiel de la diffusion d'événements sportifs, TF1 a en tous cas, reçu un sérieux avertissement !

La rédaction