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Des Bleus bien ternes, éliminés sans gloire

Franck Ribéry

Franck Ribéry - -

L’équipe de France a été éliminée par l’Espagne en quarts de finale de l’Euro (2-0), ce samedi à Donetsk. Impuissants, les Bleus n’ont jamais trouvé la faille. Par manque d’envie et de talent…

L’équipe de France n’a pas créé l’exploit face à l’Espagne, ce samedi, en se faisant éliminer en quarts de finale de l’Euro (2-0). Les Bleus n’ont pas su démentir les paris comme lors de ces coups d’un soir qui ont façonné leur histoire. La Roja était trop forte, trop sereine et trop patiente pour se laisser déborder par des Français relégués au rôle de spectateurs. A la sortie de cette élimination, l’impuissance est l’adjectif qui résume le mieux ce quart de finale. Entre jouer sans complexe et s’adapter, Laurent Blanc a choisi son camp en densifiant son côté droit et sa défense avec les titularisations de deux arrières droits : Mathieu Debuchy et Anthony Réveillère. Cela n’a pas suffi et comme pour narguer les Bleus, les champions d’Europe et du monde en titre ont ouvert le score en partant de ce côté droit avec un débordement de Jordi Alba pour la tête imparable de Xabi Alonso (19e). Le but le plus rapide encaissé par l’équipe de France sous l’ère Blanc…

Le dispositif aura tenu à peine 20 minutes. Mais il aurait bien pu sauter plus tôt si M.Rizzoli avait sifflé un penalty pour un croc-en-jambe de Gaël Clichy sur Fabregas (6e). Comme à leur habitude, les hommes de Vicente Del Bosque ont gardé le monopole du ballon face à un bloc français trop apeuré de créer une brèche pour monter au pressing. Franck Ribéry, en première rampe offensive, n’a pas trouvé Karim Benzema, plus esseulé que jamais à la pointe de l’attaque. Même en décrochant, l’attaquant madrilène a semblé manquer d’envie. Son coup-franc d’une mollesse affligeante en a témoigné. Celui de Yohan Cabaye deux minutes plus tard a été le seul danger des Bleus (29e) en première mi-temps.

Pas de pressing, pas de panache, pas d’envie

Après la pause, les Bleus, en blanc ce samedi soir, sont sortis de la réserve en mettant davantage le ballon sur le pied. Pas suffisant pour enlever une once de sérénité à la défense espagnole. Mathieu Debuchy a timidement mis à profit cette domination avec une tête non cadrée. Il y avait pourtant nettement mieux à faire. Pour s’imposer face au rouleau compresseur espagnol, il fallait exploiter le petit embryon de la moindre occasion. Les Espagnols, eux, n’ont eu besoin que d’une occasion en deuxième période pour valider leur ticket en demi-finales sur un penalty de Xabi Alonso (91e). Les Bleus se sont trop précipités et ont manqué d’engagement. A l’image de leur parcours en demi-teinte à l’Euro ponctué par une seule victoire en quatre matches.

S’ils ont retrouvé l’ivresse (difficilement perceptible) d’un quart de finale après six ans d’abstinence, les coéquipiers d’Hugo Lloris quittent l’Ukraine sans panache et sans avoir donné l’impression de créer une émulation. La marche espagnole était trop haute. Mais les Bleus ont semblé ne jamais y croire. Hugo Lloris a pourtant gardé l’espoir en réalisant deux arrêts de classe mondiale face à Cesc Fabregas et Fernando Torres. Le Lyonnais est le seul à sortir de cet Euro grandi. Pour le reste, les questions sont encore trop nombreuses. Ces Bleus-là n’ont toujours pas le niveau d’une telle compétition.

NC