Des mini-Bleus épatants

L'équipe de France moins de 19 ans - -
Déjà revenus du diable vauvert en demi-finale face à la Croatie (2-1), ces Bleus-là se sont faits une spécialité des retours impossibles. Car il fallait une sacrée dose d’imagination à l’issue de la première période pour croire au come-back d’une équipe rapidement menée au score (Rodrigo, 18ème) et totalement dominée par des Espagnols en plein récital. Enchaînements à une touche de balle, frappes de loin, ouvertures millimétrées… Canales, Kiko, Pachecho et consorts ont multiplié les gestes de classe face à des Français dépassés. En point d’orgue, un but d’école inscrit par Rodrigo d’une frappe croisée de près suite à une superbe ouverture de l’extérieur du pied de l’ « assassin » Pachecho.
Dans les tribunes, Michel Platini et Rama Yade n’en mènent pas large. A la mi-temps, le coach Francis Smerecki diagnostique les maux de son équipe : « C’est souvent au départ que se situent les problèmes avec les Espagnols. On doit davantage les gêner dans la préparation de leurs actions ». Une vision prophétique que l’entraîneur appuiera par des changements audacieux.
Un deuxième sacre sur le sol français
Au retour des vestiaires, Canales gâche d’entrée une énorme occasion, seul devant le but de Diallo. C’est le tournant du match. 48ème minute, l’attaquant Lyonnais Yannis Tafer, entré à la mi-temps, récupère un ballon dans le camp adverse et lance Gilles Sunu dans un trou de souris. Le Gunner trompe le portier espagnol d’un lob astucieux. Galvanisés, les joueurs de Francis Smerecki vont alors lâcher toutes leurs forces dans la bataille. Déterminés, accrocheurs, ils jouent plus haut, forts de leur confiance retrouvée. La belle machine espagnole s’enraye, le jeu de passe de la Rojita célébré par tous les observateurs se transforme en bouillie inoffensive.
Les individualités en vue changent de camp, et c’est un éclair de génie du jeune Gaël Kakuta qui scelle le sort du match à la 84ème minute. Resté jusque-là plutôt discret, le jeune attaquant de Chelsea perce plein axe, et bute une première fois sur Alex, le gardien espagnol. Il récupère, centre et trouve la tête de du Lyonnais Lacazette, fraîchement entré en jeu, qui n’a plus qu’à propulser le cuir au fond des filets. 14 ans après la génération Henry, les minis-Bleus sont sacrés champions d’Europe pour la deuxième fois sur leurs terres.