Domenech : « Je suis serein »

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Vos joueurs sont sereins, à mille yeux de l’inquiétude qui sévit au pays après le match nul des Bleus face à la Roumanie…
C’est peut-être de l’inconscience ou de l’expérience. Je préfère qu’ils soient sereins plutôt qu’angoissés. Dans la sérénité, on peut se préparer. L’objectif, c’est de garder en tête qu’on a deux matches très très difficiles qui nous attendent. On peut être serein mais également préparé et motivé.
Vous, vous êtes comment ?
Je suis serein. Mais serein, c’est un grand mot. Je me dis qu’il y a deux matches à faire. On a notre destin entre les mains, c’est bien. Il y en a pour qui la situation est déjà plus compliquée. On verra après le match. Tant qu’on peut gérer notre situation, il n’y a pas d’angoisse à avoir. On sait qu’on a, nous, à faire quelque chose. Après on fera le bilan.
Qu’est-ce qui ne vous a pas plu lundi ?
Je ne suis pas dans ce registre : ce qui m’a plu, ce qui ne m’a pas plu. Ce qui comptera, c’est la fin. La fin du groupe. Si on est qualifié, pas qualifié. Là, on fera un bilan sur ce qui a fonctionné, sur ce qui a moins bien fonctionné et voir ce que l’on peut améliorer pour les matches qui suivent. Je ne vais pas faire un bilan à la fin du premier match.
Vous vous attendiez à un tel match de la part de vos joueurs ?
Je m’attendais surtout à cette prestation des Roumains, à cette difficulté à évoluer contre cette équipe. Je le rappelle, on parle des Pays-Bas mais ils n’ont pas réussi à marquer un but en deux matches contre les Roumains. Quelque part, ce n’est pas exceptionnel ce qu’ont fait nos adversaires. Ils ont confirmé ce qu’ils étaient capables de faire. Mais je le dis depuis six mois, ce groupe va être un groupe d’enfer. Aujourd’hui, il y en a qui rit, d’autres un peu moins. On verra après la deuxième journée, on verra après la troisième journée. La situation, alors, ne sera probablement plus la même.
Après leur démonstration face aux Italiens, les Pays-Bas sont-ils désormais les favoris ?
Pour le moment, ils sont les premiers. Ils ont trois points.
Et pour les joueurs ?
Pour les joueurs, c’est une équipe à jouer, qui a gagné son premier match, en le gagnant bien, en produisant un jeu extraordinaire oui. Mais chaque match est un match.
Votre avis sur la défaillance italienne ?
Je ne m’intéresse pas au cas de l’Italie.
On a senti que certains de vos joueurs étaient en-dessous physiquement…
Oui… si on compare avec le bilan qu’on avait fait en début de compétition il y a deux ans, je ne me souviens pas que beaucoup de joueurs aient dit qu’ils se sentaient rayonnants. On est à peu près dans le même contexte.
Quid d’Henry et Vieira ?
Henry et Vieira font partie des 23 pour le prochain match. On verra vendredi s’ils seront aptes.
Quel est le message que vous adressez à vos joueurs depuis lundi soir ?
Le message est simple. On a fait un match, on a pris un point contre la Roumanie. Il reste deux matches à jouer, six points à prendre que l’on va se partager avec les autres. A la fin, il faudra faire un bilan. On ne va pas se poser de questions en pleine course. Faisons la course et puis après on posera les questions.
William Gallas a dit que les Bleus n’avaient pas réussi à se lâcher, qu’il fallait même changer quelque chose, que la France avait joué avec le frein à main.
La première chose, c’est que c’est moi qui ait dit ça à la fin du match. Je ne vais donc pas commenter les commentaires du commentaire… que vous commentez (…) C’est même moi qui ait employé le terme de frein à main.
On a l’impression que c’est récurrent de voir les Bleus entamer aussi mal une compétition…
Peut-être que les joueurs sentent le poids de ce qu’ils ont derrière eux. C’est compliqué de rentrer dans une telle compétition, dans un premier match. Il n’y a que les inconscients qui rentrent tranquilles en se disant « Youpi, la vie est belle ». Les autres savent les risques d’un premier match, d’une élimination. On verra, on verra à la fin. Pour le moment on est là. Nous, on sait qu’on a notre match à faire. On ne veut s’occuper que de nous et ne pas dépendre des autres. Il faut jouer pour gagner des matches. C’est ce qu’on fait et c’est ce qu’on va essayer de faire.
Comment se créer plus d’occasions lors des prochains matches que face à la Roumanie ?
On a demandé aux Hollandais comment ils avaient fait lors de leurs deux matches en éliminatoires. Ils n’avaient pas plus de réponses que nous. Il faudra voir si les Italiens ont plus de répondant... Les réponses, elles sont en fonction de l’adversaire. Si celui-ci pose des problèmes à tout le monde, c’est qu’il est solide dans ce registre-là. On accuse ceux qui n’ont pas réussi, alors que personne n’a trouvé la faille dans cette défense. La Roumanie me rappelle un peu l’équipe de Grèce de l’Euro 2004.