Domenech : « Mon maître dans la provocation »

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Raymond Domenech, qu’est-ce qui vous a poussé à repousser votre départ pour l’Ukraine ?
Je vais sortir du cadre du football. On suit les événements de la vie de tous les jours. Le mouvement de grève fait que pour avoir l’avion à 9h au Bourget, il aurait fallu se lever très tôt. Nous avons donc préféré retarder le départ. Heureusement pour nous que ce match n’est pas décisif.
La préparation de l’Euro 2008 commence t-elle dès demain ?
Elle a même commencé aujourd’hui. Ca y est, c’est parti. Cette qualification acquise plus tôt que prévue fait que nous avons un match de plus de préparation. C’est dans ce cadre là que nous nous rendons à Kiev. Je suis quand même un peu contrarié de la présentation de notre qualification. Les Italiens ne nous ont pas qualifiés. C’est nous qui avons 25 points. En plus de la préparation de l’Euro, la motivation est toute trouvée pour ce match. Nous voulons montrer que nous avions besoin de personne pour disputer l’Euro.
Que pensez-vous des propos du sélectionneur ukrainien, Oleg Blokhine, à propos de cette rencontre ?
Sur quoi, sur le fait qu’il voulait nous éliminer de l’Euro sur ce dernier match ? Il devra attendre les prochaines qualifications. Chacun motive ses joueurs comme il veut. Ca ne me dérange pas.
Les conditions climatiques sont difficiles, actuellement, en Ukraine. Est-ce inquiétant pour la santé des joueurs ?
Je ne peux rien y faire, je ne vais pas changer la météo. J’arrive à changer l’équipe de temps en temps mais pour le climat, je ne peux rien faire. Si nous nous retrouvons dans cette situation, c’est à cause du calendrier. Il est logique de jouer dans ces conditions quand on se déplace en Ukraine fin novembre. Et encore, on aurait pu aller aux Iles Féroé. Juste pour le plaisir, j’aurais bien aimé que les Italiens jouent là-bas leur dernier match. Ca aurait montré que le calendrier est vraiment stupide.
Mickaël Landreau a-t-il été marqué par les critiques à la suite de son erreur face au Maroc ?
Je ne sais pas, posez lui la question. Ca arrive à tous les gardiens de faire une erreur au cours d’une carrière. Je souligne toujours dans ces moments là qu’il est un peu léger de mettre la responsabilité sur un seul joueur. Tout le monde dit qu’il faut suivre les tirs au but. Sur cette action, personne n’a suivi… Mickaël n’a pas été beaucoup soutenu.
Gattuso a déclaré qu’il était très embêté d’avoir permis à la France de se qualifier pour l’Euro et qu’il espérait bien vous retrouver l’année prochaine. Qu’avez-vous à répondre à ses propos ?
Je prends ça comme un compliment. J’ai trouvé un maître dans la provocation. Je suis admiratif à chaque fois que je l’entends. C’est fabuleux. Bravo !
Mais vous avez-vous envie de retrouver l’Italie ?
Ah non ! Je préfère les éviter. C’est une très belle équipe qui s’est aussi qualifiée sur le terrain. Je préfère prendre le Luxembourg ou Andorre.
Et Donadoni qui vous traite de provocateur, ça vous inspire quoi ?
C’est également un compliment. C’est super que Donadoni et Gattuso reconnaissent des talents que certains possèdent au plus haut niveau chez eux.
Vous cristallisez beaucoup de passion autour de vous !
Oui, c’est ce que j’ai remarqué. A chaque fois que j’allume la télé et qu’il y a un Italien qui parle, il ne peut pas s’empêcher de me citer. Moi qui voulais passer mes vacances en Italie, je commence à me poser des questions. Mais c’est un pays et un football que j’adore. Je regarde toujours leur match avec admiration. Même si Gattuso ne m’aime pas, je vous assure que je trouve ce mec exceptionnel. Par contre, je n’aime pas leurs à côtés, les travers de leur football.