Domenech : « Un sale moment »

Très ému, Raymond Domenech a tenu une conférence de presse quelques minutes après l’annonce des sept joueurs qui ont quitté l’équipe de France.

Raymond Domenech, comment vivez-vous le départ de ses sept joueurs ?
Je ne suis pas là pour commenter mes choix. Je voulais vous faire part de mon émotion et dire à quel point ça a été difficile. J’ai vécu le plus sale moment de ma carrière d’entraîneur et de sélectionneur. Il y a des liens affectifs forts avec les joueurs et quand le professionnel doit prendre le dessus, c’est difficile. Je sais que c’est encore plus difficile pour les joueurs. Aujourd’hui, nous venons de franchir une étape. Nous sommes 23. Mais je pense qu’il va me falloir encore quelques heures pour digérer tout ça.

Comment l’avez-vous annoncé aux joueurs concernés ?
J’étais parti avec l’idée d’annoncer le nom des sept joueurs devant tout le monde. En y réfléchissant, je me suis dit que ce n’était pas la bonne solution. Personne n’a envie d’entendre devant les autres qu’il doit s’en aller. J’ai donc réuni tous les joueurs pour leur dire que j’allais passer dans les chambres des joueurs concernés. Quand on a frappé à la porte, la sentence était là. Mais au moins, derrière, il y a eu une explication. C’était compliqué et lourd parce qu’il y avait beaucoup d’émotion. Je ne voulais pas que les joueurs partent à la sauvette. Je n’ai pas eu besoin d’insister, tous les joueurs sélectionnés attendaient dans le hall de l’hôtel pour les soutenir. C’était un vrai grand moment d’une équipe.

Le match face à l’Equateur a-t-il eu une incidence dans vos choix ?
Aucun. Et puis je vous l’ai dit, je n’ai pas envie de justifier mes choix. J’ai une boule à l’estomac pour les sept qui sont partis. Je ne veux pas épiloguer là-dessus.

Avez-vous regretté d’avoir débuté la préparation avec 30 joueurs ?
Je peux dire oui parce que ça a été lourd à annoncer. Mais je ne vois comment j’aurais pu faire autrement. Après, quand on pèse le pour et le contre, on se dit qu’il fallait mobiliser un peu plus de joueurs. Il fallait avoir tout le monde sous la main.

Comment oublier cette journée difficile ?
C’est le terrain qui fera la différence. On va se retrouver à 23 sur le terrain, on va faire des entraînements ensemble. Personne n’oubliera ce qui s’est passé aujourd’hui. Tous les joueurs auront en mémoire durant l’Euro ce moment fort. Les 23 sélectionnés auront quelque part une responsabilité vis-à-vis des sept joueurs qui sont partis. Ils peuvent se dire qu’ils n’auront pas le droit d’être moyens pendant la compétition.

Quelle place occupe Steve Mandanda dans la hiérarchie des gardiens ?
Aujourd’hui, il y a un numéro un indiscutable. Il s’agit de Grégory Coupet. Et derrière Greg, il y a deux numéros deux.

La rédaction