RMC Sport

Douillet : « Le dossier lensois m’inquiète »

David Douillet

David Douillet - -

Présent sur le chantier du futur grand stade lillois, le ministre des Sports est revenu l’avancement des travaux. L’ancien judoka en a profité pour évoquer les autres dossiers de l’Euro 2016 et l’actualité du sport français.

David Douillet, vous avez visité le chantier de ce qui s’annonce non seulement comme un des plus beaux stades en France, voire en Europe…

C’est ce qui se dit. A titre personnel, j’ai visité pas mal de stades et c’est ce que je constate. Il a une vraie belle forme architecturale et une facilité de déplacement car il s’agit d’une enceinte à échelle humaine, agréable pour les spectateurs. Il réussit aussi deux défis technologiques que sont un toit couvert et une pelouse amovible, qui permettront d’accueillir par exemple les championnats du monde de handball en 2017. Ce stade sera une promotion du savoir-faire français.

33 000 places en configuration maximale pour accueillir des sports de salle, contre 16 000 pour Paris-Bercy… Cela ne va-t-il pas poser un problème de concurrence entre Lille et Paris pour l’organisation de grands évènements ?

La concurrence ne m’a jamais fait peur ! Tout dépend aussi des disciplines. Il y a des sports qui sont suffisamment puissants pour amener 30 000 personnes, et d’autres moins puissants qui seront tout à fait à l’aise à Bercy. L’important est qu’on puisse tout faire en France.

Qu’en est-il de l’avancement des dossiers des autres stades ?

Je ne suis pas inquiet, les dossiers sont en bonne voie, sauf celui de Lens et je suis inquiet. J’ai réuni il y a plus d’un mois tous les protagonistes du projet lensois au ministère des Sports pour faire avancer les choses, et effectivement une décision avait été prise dans ce sens. Je m’aperçois aujourd’hui que rien n’a bougé. L’État et la région Nord-Pas-de-Calais sont d’accord pour faire en sorte que le stade Bollaert accueille l’Euro 2016, mais les partenaires ne parviennent pas à s’entendre. J’ai donc fixé un ultimatum à la fin du mois mars pour qu’une décision soit prise, car il ne s’agit pas seulement d’un stade, mais aussi d’emplois pour toute une région. Toulouse et Saint-Étienne attendent et se tiennent prêts au cas où.

Quel est votre sentiment sur le bon week-end du sport français, que ce soit en biathlon ou en athlétisme ?

Cela me rassure. Le sport français se porte bien. Quand j’ai dit que nous devions avoir au moins autant de médailles qu’à Pékin, mais avec plus de médailles d’or, me voilà rassuré. Les athlètes sont dans une phase ascendante. Il ne serait d’ailleurs pas bon qu’ils soient au top dès maintenant. Le potentiel de médailles est là, avec peut-être un petit bémol sur l’escrime, et quelques blessés aussi comme le pauvre gymnaste Thomas Bouhail. J’espère que les nageurs vont aussi briller à Dunkerque (lors des championnats de France qualificatifs pour les JO, ndlr) car ils sont également dans une forme ascendante. Bref, pour l’instant, je suis un ministre des Sports plutôt satisfait.

Prenez-vous position pour le choix du porte-drapeau à Londres ?

Oui et je l’ai fait savoir. J’ai parlé de deux philosophies : d’un côté mon amie Laura Flessel, qui j’espère sera qualifiée pour ses cinquièmes Jeux olympiques, et pour laquelle il serait totalement légitime de porter le drapeau français. D’un autre côté, je pense également à Tony Parker. C’est un sportif professionnel qui est amoureux de l’équipe de France et qui le fait partager. Si le basket français est à ce niveau-là, c’est grâce à son état d’esprit. Cela mérite d’être signalé et bonifié en le nommant porte-drapeau. Les deux philosophies se valent, maintenant c’est au comité olympique de trancher. »