Espagne-Italie, à la croisée des mondes

Andres Iniesta et les Espagnols - -
Il n’y a qu’une équipe championne du monde en titre capable de provoquer un début de bagarre en zone mixte, le lieu où joueurs et entraîneurs sont interrogés par les journalistes. Cette tension était palpable vendredi lors d’un point presse de la sélection espagnole. Pas moins de 200 reporters suivent l’équipe de Vicente Del Bosque en Pologne ! Il faut bien reconnaître que l’entrée en lice des champions du monde 2010 face à l’Italie, championne du monde 2006, suscite une grosse effervescence en Pologne. Le pays hôte vivrait presque à l’heure de la Roja.
Environ 10 000 supporters ibériques devraient investir les tribunes de la Gdansk Arena, ce dimanche en fin d’après-midi (18h). Impossible aussi d’échapper à leur bonne humeur dans le centre-ville de la cité polonaise. On entend même des fans polonais entonner « Viva Espana » aux terrasses des cafés. Irina qui tient un bar où s'était installé un groupe d'Espagnols est admirative: « On les adore ! Il faut que les fans de la Pologne s’inspirent d’eux. Ce sont les meilleurs supporters d’Europe. »
Buffon : « Les Espagnols nous respectent, mais c’est tout »
Si l’Italie attire un peu moins les regards, c’est que la Nazionale part un peu dans l’inconnu. Ses nombreuses incertitudes et son incapacité à gagner un match depuis sept mois (2-0 contre la Pologne) ont plongé les partenaires de Buffon dans le doute. « Je ne pense pas que l’Espagne puisse avoir peur de l’Italie, avoue le gardien italien. C’est une équipe très forte, tellement talentueuse. Elle n’a peur de personne. Les Espagnols nous respectent, mais c’est tout. »
Du côté des champions du monde et d’Europe, on a aussi rangé la légendaire fierté au placard. Pas question de se reposer sur les deux derniers sacres. « Tout ce que cette équipe a réalisé dans le passé, aujourd’hui, ça ne compte plus, lâche Iker Casillas On a prouvé à plusieurs reprises qu’on avait encore la capacité de nous battre et on le fera. On a réalisé un enchaînement exceptionnel, mais tout ça doit rester au rayon des souvenirs. Ce n’est jamais bon de vivre avec le passé. » Il sera pourtant bien difficile de ne pas penser aux prestigieux palmarès de ces deux nations majeures à l’heure du coup d’envoi.