Et si l’arrêt d’Italie-Serbie avait été prémédité…

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Mercredi matin, Gênes la superbe est devenue Gênes la ravagée après le passage de plus de 1600 supporters serbes. « Il s’en est fallu de peu pour transformer cette soirée en tragédie », a avoué Cesare Prandelli, le sélectionneur italien encore sous le choc après les terribles images de violence qui ont conduit l’arbitre à arrêter définitivement le match Italie-Serbie, comptant pour les éliminatoires de l’Euro 2012.
Des informations commencent d’ailleurs à circuler du côté de Belgrade. « Ce ne sont pas quelques hooligans mais un groupe bien organisé, affirme Alexandar Krstanovic, journaliste à l’agence serbe Sportskacentrala. Beaucoup de gens pensent que ces violences étaient organisées. Moi aussi, mais je ne sais pas par qui. » Pour ce journaliste au fait des activités sulfureuses de certains supporters serbes, la préméditation ne fait aucun doute.
La police n’a-t-elle pas arrêté un certain Ivan Bogdanov ? Surnommé « La Bête », ce hooligan professionnel est considéré comme l’un des leaders des « Tigres d’Arkan », du nom d’une ancienne milice paramilitaire tristement célèbre depuis la guerre en ex-Yougoslavie.
La Serbie exclue ?
Dès l’après-midi, les supporters serbes ont donné l’assaut au bus de leur sélection en jetant des feux de Bengale sur le véhicule. Ils visaient principalement Vladimir Stojkovic, le gardien, passé de l’Etoile Rouge Belgrade au Partizan Belgrade. En état de choc, Stojkovic s’est réfugié dans le vestiaire italien et a refusé de tenir sa place. Après avoir retardé quarante minutes le coup d’envoi, M. Thompson a fini par arrêter définitivement la rencontre dès la 7e minute. Les échauffourées ont duré jusqu’à 3 heures du matin et ont fait 16 blessés, dont un policier toujours hospitalisé pour de graves brûlures après l’explosion d’un engin pyrotechnique.
L'UEFA statuera sur ce dossier brûlant le 28 octobre prochain. La Serbie pourrait avoir match perdu 3-0. Une exclusion pure et simple des éliminatoires de l’Euro n’est pas non plus à écarter. Quant à l’Italie, organisatrice du match, elle pourrait elle aussi être punie pour l’indigence de ses forces de l’ordre.
Le titre de l'encadré ici
Les tennismen français n’auraient rien à craindre|||
Du 3 au 5 décembre, l’équipe de France de tennis se rendra à Belgrade pour disputer la finale de la Coupe Davis. Après les événements de Gênes, la délégation française a-t-elle de quoi s’inquiéter pour sa sécurité un an et deux mois après le décès de Brice Taton, le supporter toulousain agressé en marge d’un match de Ligue Europa ? « Le tennis, c’est un autre public, affirme Alexandar Krstanovic, journaliste à l’agence serbe Sportskacentrala. La sécurité sera tellement importante qu’il n’y aura aucune crainte. »