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Euro 2012 : l’heure du bilan pour Laurent Blanc

Le sélectionneur livre un bilan amer après l’élimination des Bleus en quart de finales. Laurent Blanc semblait pourtant avoir réussi à créer une cohésion dans le groupe. Ses efforts ont été vains face à une équipe réveillée par ses vieux démons.

En enfilant le costume de sélectionneur le 2 juillet 2010, Laurent Blanc connaissait l’immense difficulté de sa tâche. L’ancien entraîneur bordelais savait également, qu’en plus de ses carnets de notes, il devait prendre avec lui truelle et ciment pour rebâtir une équipe qui n’en avait plus que le nom. Deux ans plus tard et après une élimination en quarts de finale de l’Euro, que faut-il retenir du "mandat" du "Président"? Sur le plan sportif, les Bleus ont d’abord, pour la première fois depuis le Mondial 2006, franchi le cap du 1er tour d’une compétition internationale. Un résultat minimum, mais qui a au moins le mérite de ne pas faire tâche après les fiascos de 2008 et 2010.

Les deux ans de Laurent Blanc à la tête des Bleus seront également marqués à jamais par un chiffre : 23. Comme le nombre de matchs consécutifs sans défaite (16 victoires, 7 matchs nuls). Une série entamée le 7 septembre 2010 en Bosnie -Herzégovine (2-0) et conclue lors de la piteuse défaite face à la Suède, lors du 3e match de cet Euro (0-2). Un chiffre élevé, qui mêle à la fois quelques performances abouties (succès face au Brésil, en Allemagne…) et d’autres presque indigentes (Belgique, Etats-Unis…).

Car là était l’autre mission de Blanc : proposer une philosophie de jeu offensive, inspirée de ses années passées sur le banc bordelais. Si les intentions ont été réelles, le rendu n’a pas toujours été celui attendu, notamment lors de cet Euro 2012. "J’aurais préféré qu’on soit dans le groupe de la mort au lieu du plus facile, et que l’on n’en sorte pas, pour voir une progression de match en match, lance même Rolland Courbis, membre de la Dream Team RMC Sport. Là, j’aurais été confiant pour l’avenir proche."

L’opération reconquête tombe à l’eau

Plus que la reconstruction sportive d’une sélection aux abois, l’arrivée de Laurent Blanc, dont l'image a été entachée par l'affaire des quotas en avril 2011, avait également suscitée chez le grand public un vent d’espoir. Une volonté de renouveau quant à l’attitude de la délégation tricolore, encore entachée par les affaires de Knysna. Plus ouvert et plus communicatif que son prédécesseur, l’ancien défenseur de Manchester United a voulu rapprocher la sélection de ses supporters. Une exigence qu’il a également appliquée à ses joueurs. Problème, si l’opération reconquête avait lentement fonctionné, elle semble avoir été balayée d’un revers de main lors de la semaine écoulée, suite aux incidents après les rencontres face à la Suède et l’Espagne.

S’il reste encore évasif sur son avenir (il est sous contrat jusqu’à la fin de l’Euro), Laurent Blanc possède dans sa manche un bilan finalement plus contrasté que prévu. « Je ne vais pas toucher un cheveu de Laurent Blanc aujourd’hui, tempère toutefois Rolland Courbis. Mais j’espère que dans ses prochaines déclarations, on va entendre beaucoup de regrets. C’est comme ça qu’on progresse.""Posons-nous les bonnes questions, avec Laurent Blanc ou un autre », lance même Jean-Michel Larqué. Car, pour Blanc ou son successeur, le chantier semble être aussi important qu’il y a deux ans.

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