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Euro 2016 : l’Italie va-t-elle se retirer ?

Incapable de tenir le calendrier de dépot de candidature, l'Italie s'apprête à se retirer de la course à l'organisation de l'Euro 2016.

Incapable de tenir le calendrier de dépot de candidature, l'Italie s'apprête à se retirer de la course à l'organisation de l'Euro 2016. - -

Sans dossier stade crédible à présenter à l’UEFA d’ici la date butoir du 15 février 2010 et privée de soutien politique, la fédération italienne envisage sérieusement le retrait de sa candidature à l’organisation de l’Euro 2016. Un boulevard s’ouvrirait pour la France !

Principal adversaire de la France pour l’organisation de l’Euro 2016, l’Italie devra présenter, le 15 février 2010, à l’UEFA son dossier complet avec en particulier la liste des stades destinés à accueillir les matches. Et c’est là que le bât blesse. Seulement trois stades (San Siro à Milan, le stade Olympique de Rome et le stade San Nicola de Bari) sont actuellement en mesure de respecter les normes imposées par l’UEFA, auxquels il conviendra d’ajouter certainement le nouveau stade de Turin que la Juventus est en train de bâtir à l’emplacement de l’ancien Delle Alpi et qui devrait être livré pour la saison 2011-2012.

La plupart des clubs de Serie A souhaiterait pouvoir construire leur propre stade et l’organisation de l’Euro 2016 est à cet égard indispensable pour en assurer le financement. La bataille se joue actuellement au parlement italien où une loi est à l’étude. Le Sénat a déjà donné son accord mais le texte est bloqué à la Chambre des députés. De très nombreux parlementaires estiment en effet que derrière ces projets, se cachent avant tout des ambitions de spéculation immobilière de grande envergure. Et qu’au nom de la construction d’un stade, les règles d’urbanisme seraient bafouées.

Le texte doit donc être profondément modifié avec des normes plus strictes. Il apparaît cependant improbable que les travaux parlementaires puissent avancer avant les fêtes de fin d’année. Autant dire que la date du 15 février, jour où chaque pays candidat devra remettre son dossier complet à l’UEFA, sera pratiquement impossible à respecter. Et pour cause, le chef du gouvernement italien, Silvio Berlusconi, ne s’est jamais vraiment prononcé en faveur de cette candidature. Ce dernier préférerait tout miser sur les Jeux Olympiques 2020, à Rome.

Le gouvernement italien préfère miser sur les JO 2020

Les experts sont aussi inquiets des effets d’une loi plus contraignante qui refroidirait sérieusement les ardeurs des propriétaires des clubs. C'est ainsi que le nouveau stade de la Roma n’a aucune chance de se concrétiser sans l’autorisation de construire dans le complexe des milliers de résidences et un énorme centre commercial. Bologne et Gênes ont déjà fait savoir qu’ils n’étaient pas candidats à accueillir des matches. Florence va suivre le mouvement d’ici peu. A Naples, il faudra des mois avant de débloquer la situation. A Palerme, Bergame ou Udine, les discussions en sont aux premiers balbutiements. Impossible dans ces conditions de garantir neuf stades, plus trois enceintes de réserve, à l’UEFA.

Bref, la situation est grave. « A quoi bon aller dans le mur ? » s’interroge-t-on à la Fédération italienne. C’est pour toutes ces raisons que lors du prochain conseil fédéral prévu avant noël (le 21 décembre a priori), l’ordre du jour devrait porter sur un retrait de la candidature de l’Italie. Un retrait qui pourrait même être annoncé début janvier. Si tel était le cas, et après le refus par les gouvernements de financer la candidature Suède-Norvège, la France n’aurait plus que la Turquie comme concurrent…

La rédaction - DM