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Incroyables Turcs !

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La Turquie s’est qualifiée pour les quarts de finale de l’Euro après une victoire 3 buts à 2 contre la République tchèque au terme d’un match fou.

Hitchcock était turc ce dimanche soir. Extraordinaire retournement de situation au Stade de Genève, un scénario que n’aurait pas renié le maître du suspense. La Turquie a remonté un déficit de deux buts en seulement un quart d’heure en faisant s’écrouler le bel édifice tchèque. Des Tchèques qui ont tenu pendant près d’heure leur qualification pour les quarts de finale. Ils ont craqué face à la détermination de Turcs surmotivés par une situation quasi désespérée à l’entame du dernier quart d’heure. Pourtant les hommes de Karel Bruckner avaient tout fait pour se mettre dans de bonnes conditions.

La malchance s’acharne sur les Turcs

Complètement lucide, la République tchèque ouvrait la marque sur une tête surpuissante du géant Koller à la 35e minute. Logique tant les Tchèques ont dominé les 45 premières minutes de la partie. Tétanisés et incapable de presser leurs adversaires, les Turcs ont réalisé une première mi-temps fantomatique qu’ils ont traversé sur un faux rythme. Leur meilleure occasion a été une frappe non cadrée de Tuncay à la 17e minute. Furieux sur son banc, Fatih Terim, leur sélectionneur turc, remobilisait ses hommes à la mi-temps. Et au retour des vestiaires, ses joueurs sont apparus transfigurés, mordant dans le ballon, multipliant les occasions, et repoussant leurs adversaires dans leur surface de réparation. Enfin, on se disait la Turquie montre son vrai visage, celui d’une équipe hyper offensive qui pratique un jeu rapide à terre. Malheureusement sur un coup du sort, la blessure d’un de leurs joueurs, les turcs ont encaissé un second but signé Miroslav Plasil. On croyait l’affaire pliée. Mais malheureux quelques instants plus tôt, les Turcs allaient profiter eux aussi de ce brin de chance qui peut tout changer lorsque la frappe de Polak s’écrasait sur le poteau. Sur l’action suivante, ils revenaient à deux buts à un grâce à une frappe d’Ardan Turan. La suite est une attaque défense en faveur des joueurs de Fatih Terim. Ils poussaient pour inscrire ce but égalisateur synonyme de tirs à but. Chanceux, les Turcs le sont encore une fois quand Petr Cech, impeccable depuis le début du tournoi, relâche un ballon sur Nihat qui ne se gêne pas. 2-2, pour la première fois dans l’histoire, un match de poule allait se jouer aux penaltys. Non, c’était trop tard le vent et la pluie qui balayaient le Stade de Genève avaient tourné. Le boulet turc emportait tout sur son passage sur un tir de Nihat en pleine lucarne. 75e, 87e, 89e, trois buts en l’espace de 14 minutes pour envoyer la Turquie au paradis des quarts de finale.

De l’enfer au paradis

Pourtant ils ont frôlé l’enfer lorsque Volkan envoyait Koller sur les fesses d’un geste d’humeur dans les arrêts de jeu. Un enfer rouge comme le carton qu’a tendu l’arbitre suédois de la rencontre. Tout ce qu’ils avaient bâti dans cette superbe seconde période pouvait s’effondrer à cause de la bêtise d’un homme. Plus de portier dans les cages turques, plus de remplaçants non plus, Tuncay devait s’y filer en enfilant les habits noirs du gardien. Heureusement pour le milieu de terrain, il n’a pas eu un seul arrêt à faire dans les deux dernières minutes d’arrêts de jeu. Victoire 3-2 de la Turquie qui obtient le droit de rencontrer la Croatie en quart de finale. En revanche, triste fin pour cette équipe de République tchèque qui arrive en fin de cycle avec ses cadres vieillissants et va devoir rebâtir avec sa nouvelle génération. En revanche, l’avenir s’ouvre pour la Turquie et sa jeunesse. Elle marche dans les pas de son aînée, médaille de bronze au Mondial 2002.

La rédaction