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L’Allemagne tient son rang

Mario Gomez

Mario Gomez - -

Longtemps tenue en échec puis largement dominée en fin de match, l’Allemagne ne doit son salut qu’à une tête de Mario Gomez (1-0). Pourtant bien emmenée par Cristiano Ronaldo, le Portugal est désormais condamné à un succès contre le Danemark.

Un cri dans la nuit. Les bras au ciel. Et la délivrance, enfin. Mario Gomez exulte et c’est toute l’Allemagne qui hurle sa joie dans les travées de l’Arena Lviv. Longtemps, la Nationalmannschaft a cru ne pas pouvoir se défaire du piège qu’avait décidé de lui tendre le Portugal samedi soir. Longtemps, son public a bien cru que le choc entre les deux nations, l’un des plus bouillants de ce début d’Euro 2012, allait accoucher d’une souris. Grande favorite de cet Euro, au même titre que l’Espagne et les Pays-Bas, l’Allemagne a eu du mal à justifier son statut. Mais, contrairement aux Bataves, elle a eu la bonne idée, elle, de ne pas s’incliner pour son entrée en lice. « L'essentiel ce soir, c'est d'avoir gagné 1-0, savourait Joachim Löw à l'issue du match. Nous étions sous pression après la défaite des Pays-Bas. Nous savions qu'une défaite aurait été problématique pour nous ».

Son équipe pourra donc remercier, câliner même le crâne de Mario Gomez, bien à propos à la 73e minute de la partie, pour terrasser un Rui Patricio jusque-là autoritaire dans sa surface. « Je suis vraiment content que le coach me fasse confiance, savourait l'intéressé. Marquer ce but, c'est une manière de la lui rendre .» Car avant son but, et même après, même lorsque le Portugal s’est logiquement découvert, la Mannschaft a peiné à afficher le jeu léché, rapide et fluide vanté ces derniers mois et qui lui avait valu un dix sur dix en éliminatoires. La surprise venait plutôt du camp d’en face, où le Portugal, moribond après deux matches sans victoire en préparation (0-0 contre la Macédoine, 3-1 face à la Turquie) faisait mieux que résister aux vagues allemandes.

C. Ronaldo n’a pas suffi

Si Podolski manque d’un rien, si ce n’est de lucidité, pour ouvrir le score (30e), c’est Pepe, monté aux avant-postes sur corner, qui transmet à l’Arena Lviv son premier frisson (45e), son tir dans la surface heurtant la barre de Neuer avant de rebondir… sur la ligne de but allemande. Surtout, c’est Cristiano Ronaldo qui aura, et de loin, laissé son empreinte sur cette partie. Altruiste, fait rare en sélection, disponible, volontaire, la star du Real Madrid n’a pas cherché à jouer les sauveurs de la patrie, confirmant ainsi ses propos d’avant-match. L’international a usé Boateng, pris ses responsabilités (82e) et même décalé Coentrao pour une frappe en retrait (83e). Nani aura tenté de l’imiter, trouvant, comme Pepe, la barre de Neuer (84e).

Mais la mauvaise série qui poursuit le Portugal face aux Allemands (deux défaites de rang, Mondial 2006 et Euro 2008), n’a pas semblé vouloir lâcher les basques des protégés de Paulo Bento. En embuscade et alors que Neuer semblait battu, Varela bute sur le portier du Bayern Munich, arrachant un cri de dépit en tribunes à José Mourinho et à son fils. Un cri en succédant à un autre, c’est encore une fois le camp allemand qui explose, quelques instants plus tard. « L'Allemagne a dominé territorialement la première période. En deuxième période, nous avons contrôle le jeu et bien réagi après le but encaissé. Ce résultat n'est pas équitable » regrettait Paulo Bento. La victoire des hommes de Löw est étriquée mais ô combien importante dans ce groupe où les points vont valoir cher. Le Portugal en sait déjà quelque chose. Il faudra battre le Danemark mercredi pour espérer poursuivre l’épopée ukrainienne. « C'est difficile de partir avec une défaite, avouait Ronaldo. J'ai vu Jose Mourinho, il nous a complimentés, il a dit qu'il avait une grande confiance en nous et nous a souhaité bonne chance. Pour lui, si on joue comme ça, on gagnera. » Ce que n'a toujours pas fait, pourtant, le Portugal en 2012.

A.D