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L'Espagne, entre vengeance et prudence

L'Espagne de Navas et Ramos se méfient d'une équipe de France qui n'a jamais réussi à la Roja par le passé

L'Espagne de Navas et Ramos se méfient d'une équipe de France qui n'a jamais réussi à la Roja par le passé - -

La Roja, qui n’a jamais battu la France en phase finale d’une grande compétition, sera d’autant plus remontée qu’elle n’a pas apprécié les récentes accusations de dopage. Malgré son statut de favori, elle se méfie des talents individuels des Bleus.

Un sentiment de revanche, de vengeance même. Les Espagnols ont toutes les raisons d’être remontés contre cette équipe de France à deux jours de l’affronter pour la cinquième fois seulement de leur histoire en phase finale. Jamais la Roja n’a éliminé les Bleus. Que ce soit en finale de l’Euro 84 (2-0), en quart de finale de l’Euro 2000 (2-1) ou en huitième de finale de la Coupe du monde 2006 (3-1), l’Espagne s’est toujours inclinée. Tout juste peut-elle se targuer d’avoir tenu en échec les Tricolores en poules de l’Euro 96 (1-1). Alors cette fois, ce sera différent. « L’Espagne est une grande équipe. Ici, dans le pays, on a le sentiment que nous sommes vraiment meilleurs que les autres », déclarait mercredi dans l’Intégrale Euro sur RMC, l’ancien gardien international Santiago Canizares

Certes, le champion d’Europe et du monde en titre n’a pas brillé durant le 1er tour de l’Euro, concédant le nul (1-1) face à l’Italie et gagnant par la plus petite des marges face à la Croatie (1-0). « Mais l’équipe joue à peu près à 70 % de ses possibilités », assure Canizares. « Nous sommes focalisés sur le prochain match et sur la qualification, affirme le milieu de terrain du FC Séville, Jesus Navas. Nous avons confiance en nous et en notre coach. Nous ne pensons qu’au football et à ce que nous allons faire sur le terrain. »

Valdés : « Benzema est l'un des attaquants les plus dangereux du monde »

La Roja, qui avait fait l’erreur de prendre de haut l’équipe de Zidane il y a six ans lors du Mondial allemand, ne tombera pas une seconde fois dans ce travers : « On a retenu les leçons de 2006, certifie Canizares. A l’époque, on avait dit que c’était une équipe de vétérans avec des joueurs qui devaient se retirer. Aujourd’hui, il y a beaucoup plus de respect de la part des Espagnols ». Alors que Navas se méfie de la « défense et du milieu de terrain », Victor Valdés, le portier du FC Barcelone, redoute les fulgurances de Benzema, qu’il connaît bien : « C’est l'un des attaquants les plus dangereux du monde, surtout grâce à sa capacité à se débarrasser des défenseurs ». Pour le champion du monde 2010, « Ribéry et Nasri sont également des adversaires redoutables, mais Benzema possède un jeu en combinaisons, un talent individuel et une finition qui en font une réelle menace. »

La prudence est donc de mise du côté espagnol même si la France n’a plus rien gagné depuis 2003 (Coupe des confédérations) et affiche un classement FIFA médiocre (14e). Et son revers (2-0) face à la Suède ne rassure pas la Roja qui continue de placer les Bleus parmi les favoris de la compétition. La polémique, née des sous-entendus de Yannick Noah en novembre 2011 selon lesquels les sportifs espagnols se dopent et relancée plus récemment par les Guignols de l’Info, a créé par ailleurs un surplus de motivation. « Il y aura des comptes à régler », confirme Canizares.

Sylvie Marchal