L’Espagne veut faire payer la France

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Depuis mercredi soir, l’Espagne toute entière se frotte les mains. Retrouver la France sur son chemin, quelle aubaine pour un pays qui cultive une défiance presque historique envers la France. Un sentiment renforcé par les déclarations à charge de Yannick Noah sur les sportifs espagnols en novembre dernier, puis la déferlante de sketches au vitriol des Guignols. Sans parler des blagues douteuses sur les performances de Nadal et les sifflets essuyés lors du dernier Roland-Garros, ainsi que le supposé acharnement envers Alberto Contador.
Selon nos voisins espagnols, les Français n’aimeraient donc pas les sujets du Roi Juan Carlos. Pire, ils les haïraient. Dans ce contexte, ce sentiment anti-Espagnol présumé est une source de motivation énorme pour les supporters de la « Roja » qui ne réclament qu’une chose : faire taire les Français et les Guignols, une bonne fois pour toute ! Et ce mercredi matin, partout en Espagne, c’est ce sentiment général qui dominait, l’enjeu de ce quart de finale de l’Euro n’étant que le prétexte à un savoureux règlement de comptes.
Seulement voilà, la chose ne sera pas aisée et la presse hispanique le sait bien. Ce mercredi matin, As titrait d’ailleurs : « L’Espagne n’a jamais battu la France en match officiel ». De son côté, Marca affirmait : « N’ayons pas peur d’eux ! ». Enfin, El Pais est revenu sur le match des Français en affirmant que « les hommes de Laurent Blanc étaient incapables de faire trois passes d’affilée et ne jouaient pas en équipe ».
Benzema suscite le respect
Parmi les joueurs tricolores, seul Karim Benzema suscite le respect d’une partie de la presse et des joueurs espagnols. Et Negredo, l’attaquant de la Roja, de concéder : « Bien qu’il ne mette pas de but, il fait tellement d’autres choses quand il joue comme un faux 9. Il décroche beaucoup et le fait que la défense se focalise sur lui est très important. C’est un très bon attaquant. » Un sentiment partagé par le gardien Victor Valdès, qui déclare dans les colonnes d’As : « c’est l’un des attaquants les plus dangereux du monde ».
Quoiqu’il en soit, ce match de football dépassera largement le simple cadre du terrain. Mais gare aux provocations d’avant-match. La dernière fois que les Espagnols avaient commis cette erreur contre les Bleus, c’était lors du Mondial 2006. A la une d’un des quotidiens, ce titre, qui avait fait grand bruit : « On va mettre Zidane à la retraite ». Le soir même, ils étaient sortis de la Coupe du monde, eux qu’on présentait alors comme les grands favoris de la compétition…