L’heure de Koscielny a sonné

Propulsé en défense centrale pour affronter l’Espagne samedi (20h45), Laurent Koscielny va connaître sa première titularisation en compétition officielle contre les champions du monde. Le Gunner plonge dans le grand bain.

Il assure n’avoir pas réalisé tout de suite. « J’étais concentré sur le match, sur l’équipe et sur le résultat. C’est Olivier (Giroud, ndlr) qui me l’a dit. » A une dizaine de minutes de la fin du match contre la Suède (défaite 2-0), Philippe Mexès reçoit un deuxième carton jaune en trois matchs, synonyme de suspension. Laurent Koscielny le sait, c’est lui qui sera titularisé dans l’axe contre l’Espagne, samedi, pour le quart de finale de l’Euro. « J’étais content, mais le plus important était qu’on se qualifie pour les quarts de finale », commentait sobrement le joueur d’Arsenal le lendemain de la rencontre.

Un sacré pari dicté par le choix de Laurent Blanc de n’emmener en Ukraine que trois défenseurs centraux. Un pari d’autant plus risqué que le Tourangeau est le joueur de champ tricolore à compter le moins de sélections (3 à 26 ans). « Qu’il amène ses qualités, confie Laurent Blanc. Quand il a joué avec nous lors des matchs de préparation, il avait fait un bon match. Je pense qu’il peut remplacer n’importe qui dans la défense centrale. Il aura une belle carte à jouer contre une équipe qui lui offrira beaucoup de travail. » A lui aussi de travailler dès maintenant ses automatismes avec Adil Rami : « On a joué un match et demi ensemble*. Ça s’est bien passé, rassure Koscielny. On essaye de beaucoup communiquer sur le terrain. Je connais ses qualités, il connait les miennes. Chacun fera son boulot, mais il sait que je suis là s’il y a un souci pour me couvrir et vice-versa. »

« Ambassadeur » de Tulle comme le président Hollande

D’apparence fluette, mais doté d’un très beau gabarit (1,85m pour 75kg), l’ancien Lorientais s’est imposé à Arsenal depuis deux ans. Et à entendre les supporters des Trois Lions sondés avant le match Angleterre-France, on ne comprenait pas pourquoi Laurent Koscielny n’apparaissait pas dans le onze titulaire de Laurent Blanc. « Quand on voit la performance de Koscielny lors du deuxième match de préparation (contre la Serbie), ce n’est pas une si mauvaise nouvelle que ça que Mexès soit suspendu », abonde Eric Di Meco. Et quand on le questionne sur un physique peut-être un peu court, le principal intéressé balaye : « Physiquement, je me sens bien. J’essaye de donner le maximum aux entraînements. J’ai fait tout le match contre la Serbie. Je n’ai pas eu de temps de jeu depuis, mais je me sens bien. »

Encore en National en 2009 (il a évolué deux ans à Tours), Koscielny est ensuite passé par Lorient et Arsenal qu’il rejoint pour 10M€ à l’été 2010. Natif de Tulle, la ville d’adoption du président Hollande, il entre aujourd’hui dans la lumière. Et pendant que son pote Giroud flambait avec Montpellier (21 buts) cette saison, lui entrait dans le cœur des Anglais après une bonne saison à Arsenal avec 33 matchs au compteur. « Je suis bien avec Oliv’. On est très bien ensemble ici. On s’apprécie. Que ce soit sur le terrain ou en dehors, ça se passe très bien ensemble », ajoute celui qui a partagé le maillot de Tours avec l’attaquant en 2008-2009. Il se verrait d’ailleurs bien remettre ça la saison prochaine sous le maillot d’Arsenal.

* 78 minutes contre les Etats-Unis le 11 novembre, 18 minutes contre la Serbie, le 31 mai et 25 minutes contre l’Estonie le 5 juin, mais Koscielny entre au milieu de terrain contre l’Estonie.

Pierrick Taisne à Donetsk