L'Italie rejoint l'Espagne en finale de l'Euro après avoir battu l'Allemagne 2 à 1

Bandits, malfrats et mafieux auront les mains libres. Mauvaises intentions, arnaques et scandales seront souhaités. Chaque préparation d’une compétition internationale aura désormais son affaire, ses mises en causes, ses soupçons. Pour que la même réussite l’accompagne. 1982, le "Totonero". 2006, le "Calciopoli". 2012, le "Calcioscommesse". Championne du monde les deux premières fois, malgré le contexte pesant, l’Italie est cette fois finaliste de l’Euro grâce à sa victoire face à l’Allemagne, ce jeudi à Varsovie (2-1), quelques semaines après avoir encore été plongée dans les affres des paris truqués. Evidemment, de l’autre côté des Alpes, aucun juge ne fermera les yeux avant la Coupe du monde 2014 au Brésil. Mais que se retrouver au plus bas semble donner des ressources insoupçonnables aux Italiens, qui voudront faire tomber l’Espagne de son trône dimanche à Kiev. Il fallait la voir, cette Squadra Azzurra, sombrer dans son seul match amical contre la Russie (0-3) à Zurich. Une défense aux abois, une attaque sans idées. Le contraste est saisissant avec cet Euro maitrisé du premier match face à l’Espagne (1-1) à cette demie contre la Mannschaft. Même le forfait de dernière minute d’Ignazio Abate, ce jeudi, et le passage à droite de l’arrière gauche Federico Balzaretti n’a pas déstabilisé la garde rapprochée de Gianluigi Buffon, présent pour repousser les tentatives de Toni Kroos (13e), Mesut Özil (27e) ou encore claquer sur la barre le coup franc de Marco Reus (62e).
Balotelli crève l'écran
Le gardien de la Juve avait pu compter dès le début de la rencontre sur un sauvetage sur la ligne d’Andrea Pirlo, stratège aux passes délicieuses, si précieux dans un rôle inédit pour lui, devant Mats Hummels (5e). Toutes les conditions étaient donc réunies pour que le fantasque duo formé par Antonio Cassano et Mario Balotelli laisse libre court à son imagination. L’attaquant du Milan AC, opéré du cœur l’automne dernier, s’est joué de Mats Hummels sur le côté gauche avant de délivrer un centre parfait pour son compère. La tête, pourtant si sujette aux accès de folie du joueur de Manchester City, a complètement pris à revers Manuel Neuer (20e). Et ce n’était qu’un aperçu de son talent.
A la 36e, « Super Mario » nettoyait la lucarne du gardien allemand de l’entrée de la surface, sur un service parfait de Riccardo Montolivo. Un but splendide, synonyme de KO et de sérieuse option sur la finale, même si les ratés de Claudio Marchisio (67e, 76e) et le penalty de Mesut Özil (92e) ont laissé un peu de suspense. Séduisante, étonnante, l’Italie a mis à terre l’Allemagne, qui paraissait si sûre de sa force mais qui n’a jamais su battre la Nazionale en compétition internationale. Les choix de Joachim Löw, Mario Gomez plutôt que Miroslav Klose, Toni Kroos plutôt que Thomas Müller ou Marco Reus, ne manqueront pas d’être discutés. Les Italiens s’en moqueront. Dimanche, à Kiev, ils se lanceront à la conquête d’un deuxième sacre européen après 1968. Guidés par le sentiment que rien, vraiment rien, ne peut les abattre.
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