
La dernière marche

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16 mai 2008. Sur la pelouse du Mardan Sports Complex d’Antalya (Turquie), l’équipe de France des moins de 17 ans a le moral dans les chaussettes. Les petits Bleus viennent de se voir infliger une leçon de football par l’Espagne (4-0) en finale de l’Euro. Deux ans après, les rescapés n’ont pas oublié cette rencontre. « On espère bien sûr prendre notre revanche contre l'Espagne, prévient Gaël Kakuta sur le site officiel de la FFF. On va bien préparer ce rendez-vous. »
Comme le numéro 7 français, ils sont huit joueurs (sur dix-huit) à avoir subi la terrible défaite. Après la demi-finale remportée face à la Croatie (2-1), tous les joueurs ne parlaient que de cette rencontre dans le vestiaire. Mais conscients qu’une équipe ne peut se nourrir de la revanche pour construire ses succès, Francis Smerecki et son staff ont désamorcé toute idée de vengeance : « On essaye de ne pas parler de revanche, révèle Thierry Asseloos, l’entraîneur adjoint. C’est un discours qu’on a tenu aux joueurs. Il y a deux ans, on avait manqué de fraîcheur. Il faut mesurer les progrès qu’on a faits en deux ans et se dire qu’on les a rattrapés ».
Deux ans après, l’Espagne reste immense. Le défi est vertigineux. Impressionnante de maîtrise, la Rojita s’inspire du jeu barcelonais. Elle contrôle, échange, et accélère. Devant, l’attaquant de Liverpool, Daniel Pacheco, meilleur buteur de la compétition (4 buts), se charge de conclure. Mais le danger peut venir d’ailleurs. Le prometteur numéro 10 du Real Madrid Sergio Canales ou le milieu de terrain et capitaine Keko (Atletico Madrid) sont à surveiller de près.
Kakuta sera très observé
Mais l’équipe de France a des atouts. Elle jouera ce vendredi devant son public. Rafraîchissante par sa volonté de jouer, séduisante par ses sourires et sa solidarité, sur ce qu’elle a montré depuis le début de la compétition, l’équipe de France peut rivaliser. Menée au score face à la Croatie, elle a trouvé les ressources mentales pour revenir puis arracher la victoire. « C’est une bonne équipe. Elle est pleine de réalisme, d’allant et d’enthousiasme », s’enthousiasmait Francis Smerecki, son sélectionneur
Des joueurs ont fait plus que se révéler, ils ont confirmé. A eux de briller. On peut citer Chris Mavinga (Liverpool), Antoine Griezmann (Real Sociedad), Francis Coquelin (Lorient), Cédric Bakambu (Sochaux), et bien sûr Gaël Kakuta. La petite perle de Chelsea a remis à l’endroit son équipe en demi-finale. Il est le plus doué des dix-huit. Forcément, les regards seront braqués sur lui pour cette dernière marche à franchir. Elle est la plus difficile et la plus belle car elle mène au sacre. Il n’y a qu’une place sur le trône. Aux Bleus de renverser les rois d’Espagne.