La Pologne veut « enfin » séduire l’Europe !

Stade de Varsovie - -
En 2007, l’UEFA créée une petite sensation en attribuant l’Euro 2012 à la Pologne. Une Pologne qui ne dispose alors que d’infrastructures vétustes, d’un réseau routier limité voire inexistant, d’aéroports trop petits et de stades trop désuets. Le décor est planté. Pour répondre à l’immense défi qui s’annonce, les Polonais redoublent d’efforts et d’investissements pour être prêts à temps. Pêle-mêle sont lancés un nombre considérables de vastes chantiers comme la construction de 3 nouveaux stades (Varsovie, Gdansk, Wroclaw), de gares, de routes et d’autoroutes, de métros, de tramways… Le tout pour un total de près de 20 milliards d’euros d’investissement.
Ce développement ultra-rapide fait la fierté des Polonais. Plus de trente ans après la chute du régime communiste, le peuple polonais compte désormais sur l’exposition que va offrir l’Euro pour dégommer les vieux clichés. Un a priori devenu insupportable. « La Pologne c’est froid, c’est gris, c’est pauvre… », tels sont en effet les préjugés que Ludovic Obraniak a dû combattre quand il parlait de la Pologne jusqu’à aujourd’hui.
Mais l’image du pays est déjà en train d’évoluer selon Anna, étudiante polonaise de Varsovie : « Je commence à lire dans la presse d’Europe de l’Ouest des articles positifs sur notre pays. Ils écrivent que notre pays est magnifique ! Ça nous fait plaisir car avant, on nous critiquait. Tout le monde doutait de notre capacité à organiser une telle compétition. Donc c’est une très bonne opportunité pour nous de montrer qui nous sommes réellement, et à quel point nous sommes un bon peuple ! »
Entre 700 000 et 1 million de touristes attendus
Sûrs d’eux après cinq ans de grands travaux et de préparation, les Polonais refusent qu’on leur dise que cet Euro est un test. Pas plus qu’ils ont des choses à prouver au reste de l’Europe. « Nous n’avons rien à prouver, juste à confirmer notre réveil », affirme Mikolaj Pietrowski, le porte-parole de l’évènement. Et d’ajouter : « Cet Euro, ce n’est pas que du football, c’est aussi l’histoire d’un peuple, des Polonais qui ont attendu depuis 5 ans de dire enfin : Bonjour à l’Europe, bienvenue chez nous, vous êtes ici chez vous ! »
Reste que durant les 3 semaines de compétition, le pays va accueillir 15 matchs. Mais surtout, entre 700 000 et 1 millions de touristes et supporters. Un véritable coup de pouce économique, estimé entre 7 à 8 milliards d’euros, que la Pologne voudra bonifier encore davantage en offrant une nouvelle image : celle d’un pays jeune, dynamique et accueillant. Un programme lourd mais plein de promesses.
Le titre de l'encadré ici
Jackpot pour les hôtels polonais |||Les hôtels polonais qui hébergent les grandes nations du football européen ne vont pas seulement bénéficier d’une incroyable caisse de résonnance. Ils vont aussi remplir leur tiroir-caisse. L'hôtel Bristol de Varsovie, qui héberge la Russie, va ainsi engranger 30 400 €/jour passé dans l'établissement par la sélection russe. L'Allemagne, elle, a négocié un tarif de 22 500 €/jour avec l'hôtel Dwor Oliwski de Gdansk. De son côté, l’Italie ne paie « que » 10 500 €/jour au Turowka Hotel &Spa à Wieleczka, près de Cracovie. Dernier exemple, enfin, avec le Portugal logé à l'Hotel Remes Sport & Spa d'Opalenica dans la région de Poznan. La facture pour la délégation portugaise qui compte 60 membres (joueurs, dirigeants et staff) s’élèvera à 33 200 €/jour tout compris. Si les Portugais vont jusqu'au bout de leur parcours (25 jours), le coût total de leur séjour sera d'environ 800 000 €.