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La Roja, déjà championne d’Europe de la cohabitation

Jesus Navas et Sergio Ramos

Jesus Navas et Sergio Ramos - -

Au cœur des débats avant l'Euro, la question de la rivalité entre Barcelonais et Madrilènes au sein de la Roja est aujourd'hui obsolète. Del Bosque n'a même pas eu à jouer le pompier de service. Explications, avant la demie face au Portugal.

« S'ils ne s'entendent pas bien, qu'ils fassent en sorte de s'entendre ! » C'est aussi bête que chou. Cette prérogative est signée Vincente Del Bosque, interrogé avant le début de l’Euro sur la question des rivalités entre les Barcelonais (7) et les Madrilènes (5) sélectionnés par ses soins. Quelques mois plus tôt, l'aplomb affiché par le technicien espagnol avait de quoi être ébranlé après cinq Clasicos (lors de la saison 2011-12) particulièrement âpres. Il faut dire qu'entre son titre européen de 1964 et celui de 2008, la Roja a toujours dû composer avec cette guéguerre. Et en 2012, ce bras de fer est incarné par Gérard Piqué (Barcelone) et Sergio Ramos (Real Madrid). Deux pacifistes.

Très vite, Vicente Del Bosque a dû se résoudre à se dispenser de Carlos Puyol pour l’Euro (blessure au genou) au profit de Sergio Ramos. Le Madrilène aux 90 capes devait dès lors partager l’affiche avec le Barcelonais, Gérard Piqué. « Bien sûr que Puyol me manque, mais je me sens fier de faire partie de cette équipe avec Sergio », avait rassuré Piqué au sujet de son duo avec Ramos. Même son de cloche chez le Madrilène : « Je n’ai jamais eu aucun problème avec Piqué, au contraire ». Et depuis le début de l’Euro, la paire Ramos-Piqué, qui n'a concédé qu'un seul but (face à l'Italie), est éclipsée par la question de l’attaque.

Del Bosque, le Marquis philosophe

Question ego, Vicente Del Bosque est rodé. Ex-entraîneur des Galactiques du Real, Del Bosque a su gérer avec brio ses stars, comme en témoigne son bilan assorti de 9 titres en 5 ans. De quoi imposer le respect. Le 27 mai dernier, lors de la divulgation de sa liste de 23 joueurs, le technicien ibérique a assumé son choix de composer un effectif composé majoritairement de Barcelonais et de Madrilènes. « Au sein d'un groupe, celui qui dirige a évidemment son importance, expliquait-il récemment à El Pais. Un entraîneur ne fait pas seulement des compositions d'équipes et des changements. »

Pour lui, un seul mot d'ordre : l'intérêt général. « Piqué, moi et tous les joueurs savons que nous défendons l’Espagne (…) Nous sommes professionnels », a déclaré Ramos, assurant ainsi que le message de son sélectionneur était bien passé. Un message d'autant mieux véhiculé que Del Bosque a su rendre ses joueurs responsables : « Ils ont eu des expériences qui leur ont servi pour s'entendre bien aujourd'hui. Ils ont le devoir de s'entendre », a expliqué ce dernier à Ona FM. Aura, sens des responsabilités, patriotisme et… un brin de philosophie. « Après la tempête, le calme revient toujours. S'il reste un abcès, nous serons attentifs », avait assuré le Moustachu. Tels sont les ingrédients pour mettre fin à tout conflit. A bon entendeur.

Jérémy Vial