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Lambert : « Absolument pas inquiet »

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Pendant dix jours, RMC SPORT vous invite à faire le tour des stades sélectionnés en vue de l’Euro 2016, qui sera organisé en France. Premier volet, aujourd’hui, avec Jacques Lambert, président du Comité d’organisation, qui fait le point sur ce dossier vaste et complexe.

Combien de villes étaient initialement candidates à l’organisation de matches de l’Euro 2016 ?

Lorsque Jean-Pierre Escalettes (ancien président de la FFF) et Frédéric Thiriez (LFP) ont fait le tour de France des villes, 17 projets ont été identifiés. Trois villes se sont rétractées dont Nantes et Rennes. L’UEFA nous a alors demandé de sélectionner 9 stades titulaires et 3 de réserve. La fédération française a mis à l’écart Metz et Montpellier, et c’est avec ses 12 villes que l’UEFA a choisi la France pour organiser l’Euro. Ensuite, Strasbourg s’est retiré et l’UEFA a décidé de ne plus faire la différence entre villes titulaire et de réserve. Les 11 ont été considérées comme des villes qui accueilleraient l’Euro, mais Nancy a ensuite décidé de se retirer de l’aventure. Aujourd’hui, nous avons donc 10 villes encore en lice pour accueillir la compétition.

Metz ou Dijon sont susceptibles de remplacer Nancy : est-ce vrai ?

Autant Metz avait déjà proposé un dossier, autant pour toute autre ville qui souhaite s’inscrire dans le projet, c’est impossible. Aucune de ces villes n’a reçu le cahier des charges et ne sait donc de quoi elle parle. Il ne s’agit pas de fournir un stade et ce n’est pas seulement une question de places. A la fin du mois de mars, nous examinerons donc d’abord à la fédé, puis à l’UEFA, le dossier de Metz pour savoir si elle peut prétendre réintégrer la liste des villes hôtes à la place de Nancy.

« Les aspects administratifs ou politiques ne créeront pas de difficultés »

Parmi tous les dossiers déposés, ne regrettez-vous qu’il y ait plus de stades rénovés que de stades flambant neufs ?

Il y a eu beaucoup de stades moyens construits ces dix dernières années, entre 15 et 30 000 places. En revanche, des stades de plus de 30 000 places de dimension internationales qui permettent d’accueillir des compétitions de haut niveau… Depuis la fin de la seconde guerre, on n’a construit que 3 stades en France : La Beaujoire, le Parc des Princes et le Stade de France. Là, pour 2016, on en construit 4. On peut toujours dire que 6, 8 ou 12, ça aurait été mieux mais par rapport à ce qui s’est produit par le passé, c’est très bien.

Des incertitudes financières planent sur certains stades. Etes-vous inquiet ?

Je ne suis pas inquiet que des procédures suscitent des oppositions et des problèmes. Si c’était le contraire, ce serait anormal car nous sommes dans un état de droit en France. Ça ne me surprend pas. Là où je suis vigilant, c’est que nous vivons une période compliquée d’un point de vue financier pour mobiliser des fonds et réaliser ce programme. C’est ce qui me rend attentif, mais pas inquiet car ce ne sont pas les aspects administratifs ou politiques qui sont capables de créer des difficultés.

« On ne peut pas avoir le beurre et l’argent du beurre »

Néanmoins, la crise actuelle peut-elle freiner certains investissements ?

Nous savons très bien que cette situation de crise européenne passe par des hauts et des bas, par des périodes d’inquiétude puis de calme. Il faut être vigilant.

Et d’un point de vue politique, avec les échéances qui se profilent ?

Nous avons organisé la Coupe du monde 1998 avec deux présidents de la République différents et trois gouvernements différents. Ça n’a jamais remis en cause les engagements qui avaient été pris. Il est clair pour moi qu’il en sera ainsi pour l’Euro 2016. Je ne suis absolument pas inquiet.

Dernier point sur le partenariat public-privé qui ne cesse de créer des polémiques, et qui perturbe le démarrage de la construction de certains stades…

On ne peut pas avoir le beurre et l’argent du beurre. S’il n’y avait pas ces montages, aujourd’hui, il n’y aurait pas de candidature de la France à l’Euro 2016. Sur la base de financements publics seuls, vu la conjoncture économique, on ne sait pas présenter un dossier de candidature qui tienne la route. Il y a cette obligation de passer par le privé, ce qui entraine des contraintes spécifiques.