Le déclic pour les Bleus ?

Jérémy Ménez et les Bleus - -
A force de parler de l’inexpérience de ces Bleus, on finira bien par admettre qu’ils encaissent plutôt bien les échéances. Invaincue depuis 23 matchs, cette équipe de France avançait sans garantie dans son Euro. Sans match référence, si ce n’est un déplacement en Bosnie en septembre 2010 (2-0). La victoire contre l’Ukraine a peut-être donné un peu plus de certitudes à un groupe dont 10 des 23 membres ne comptaient que 10 sélections ou moins avant de le début de la préparation. L’Ukraine n’est certes que la 52e nation au classement UEFA, mais quand on est redescendu au 14e rang de ce classement, peut-on se permettre d’affronter la moindre formation avec excès de confiance ?
Interrogé sur le sujet, Laurent Blanc réplique : « On a fait des matchs aboutis. Peut-être pas autant que nous l’espérions, mais on a quelques matchs référence. » Et le sélectionneur enchaîne : « L’expérience, il faut la prendre en jouant des matchs comme hier (vendredi, ndlr). On a quand même des joueurs qui commencent à prendre de l’expérience. Je pense qu’Alou (Diarra), Hugo (Lloris) ou Karim (Benzema) commencent à avoir de l’expérience internationale. Franck Ribéry également. C’est vrai que sur les côtés, avec Gaël (Clichy) et Mathieu (Debuchy), il y avait peu d’expérience, mais c’est en jouant de tels matchs qu’on en accumulera encore. » Il faut dire que Clichy pèse 13 sélections, pendant que son pendant à droite en accumule seulement 6.
M’Vila : « Ça peut être un tournant »
C’est dans ces conditions qu’un match référence peut aider les joueurs à grandir encore plus. « C’est vrai qu’on manque d’expérience mais d’un autre côté, on a cette insouciance qui est une qualité, explique Clichy. Personne n’a peur et tout le monde a toujours envie de donner un petit peu plus. Mais on grandit match après match. » Et pour une génération marquée au fer rouge par l’épisode de Knysna et qui était à la recherche d’une victoire en match de poule d’une compétition internationale depuis six ans, ce succès tombe à point. « Je pense que ça peut être un tournant de cette compétition, lâche même Yann M’Vila. On gagne contre le pays organisateur, on fait un très bon match. A nous de continuer contre la Suède. »
Une analyse qui colle en tout point aux déclarations d’après-match contre l’Ukraine. Interrogés sur le sujet, les joueurs ne veulent pas entre parler de qualification. Pour la majorité d’entre eux, cette victoire ne sera fondatrice qu’en cas de validation lors du dernier match. D’autant que Blanc a pointé du doigt les « progrès techniques » que devra encore effectuer sa formation. Arrivée sans certitude, cette équipe pourrait donc se révéler petit à petit. Se découvrir également. A l’image de la génération 1998 née en 1996 en Roumanie. Ce jour-là, les Bleus s’imposent 3-1 et lancent leur aventure vers le doublé Coupe du monde-championnat d’Europe. On a le droit de rêver.