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Le foot français joue gros

La FFF et la LFP pourront compter sur le soutien en personnes du président Sarkozy.

La FFF et la LFP pourront compter sur le soutien en personnes du président Sarkozy. - -

On saura vendredi à 13h si la France organisera l’Euro 2016, à l’issue du vote du comité exécutif de l’UEFA. Un succès ferait le plus grand bien aux finances des clubs français, touchés de plein fouet par la crise.

C’est un signe qui ne trompe pas. Alors que la rue marche aujourd'hui contre la réforme des retraites, Nicolas Sarkozy filera vendredi en Suisse pour appuyer la candidature française à l’organisation de l’Euro 2016. A 13h, le président de l’UEFA, le Français Michel Platini, annoncera, à l'Espace Hippomène à Genève, qui de la France, de la Turquie ou de l’Italie succèdera à l’Ukraine et à la Pologne. La présence du chef de l’Etat en Suisse traduit l’importance des enjeux.
Les pronostics donnent la France favorite devant la Turquie, l’Italie étant bordurée depuis longtemps. Mais le traumatisme de la candidature française aux JO 2012, doublée au finish par Londres alors qu’on lui promettait tous les suffrages, incite à la prudence. « Nous sommes humbles, nous disons avons un bon dossier mais pas que nous sommes les meilleurs, affirme Jean-Pierre Escalettes, le président de la FFF. Nos adversaires aussi ont des atouts et du répondant. »
La France, qui, à l’inverse de la Turquie, a déjà organisé les championnats d’Europe (en 1960 et en 1984), projette la construction de quatre nouveaux stades (Lille, Lyon, Nice et Bordeaux) et la rénovation de sept autres (principalement Marseille et Strasbourg, mais aussi Lens, Paris, Toulouse, Saint-Etienne et Nancy), le Stade de France à Saint-Denis ne nécessitant que quelques retouches. Un plan qui coutera 1,7 milliard d’euros, financé à 80% par le privé ou une parité privé-public.

Thiriez : « Notre avenir est en jeu »

Alors que les comptes des clubs français sont dans le rouge pour la deuxième année de suite (déficit supérieur à 100 M€ en 2009/2010), la France a annoncé à l’UEFA que le programme de modernisation des stades serait maintenu même si l’Euro 2016 lui passait sous le nez. En 2014, date de mise en service de la plupart des nouvelles enceintes, la capacité moyenne d’accueil passera de 27 000 à 35 000 spectateurs. Un impératif pour palier les revenus tirés d’un marché des transferts volatile et d’un sponsoring frappé par la crise. « C’est l’avenir du foot français qui est en jeu », lance sans détour Frédéric Thiriez, patron de la Ligue.
L’Etat a débloqué 150 000 euros et prendra en charge les dépenses liées à la sécurité, un aspect du dossier ausculté de près par les gens de l’UEFA. Rien d’étonnant alors à voir le président Sarkozy venir en personne à Genève. « Le chef de l’état est entré dans la bagarre pour que le dossier soit de très bonne qualité, explique Frédéric Jugnet, délégué interministériel aux grands événements sportifs. Il a donné des consignes pour que l’engagement financier soit total en matière de sécurité. Il y va de l’image de la France. »

Louis Chenaille