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Le gouvernement lâche les Bleus… pour la bonne cause

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En réaction aux conditions de détention de l’ex-première ministre ukrainienne Ioula Timochenko, aucun membre du gouvernement français ne se rendra en Ukraine pendant l’Euro. Une décision confirmée par le premier ministre, Jean-Marc Ayrault.

A 13 ans, il complétait consciencieusement ses albums Panini et se rêvait en buteur vedette du FC Rouen. Pas de doute, François Hollande est un amoureux du football. Mais entre la passion du ballon rond et le respect des droits de l’homme, le cœur du nouveau président ne transige pas. Le 24 mai dernier, l’ancien maire de Tulle avait déjà laissé entendre qu’aucun membre du gouvernement ne se déplacerait en Ukraine, lors d’une conférence de presse à Bruxelles. Hier, la ministre des Sports Valérie Fourneyron annonçait officiellement : « Aucun ministre ne sera en Ukraine ». Une décision confirmée ce matin par le chef du gouvernement Jean-Marc Ayrault, invité de la matinale de Jean-Jacques Bourdin sur RMC.

« Personne n’ira même si l’équipe de France est en finale. Le président de la République a demandé qu’il n’y ait aucun ministre. Même la ministre des Sports, Valérie Fourneyron, n’ira pas, a ainsi déclaré Ayrault. L’Ukraine ne respecte pas un minimum de principes démocratiques. Il y a un moment où il faut dire les choses. Par contre, si la Pologne nous invite, nous irons volontiers et la France sera représentée, je l’espère, au meilleur niveau. » Désormais, un seul cas de figure permettrait au nouveau gouvernement de venir soutenir les Bleus. Si les hommes de Laurent Blanc terminent premiers de leur groupe et remportent leur quart de finale, alors la demie se déroulera à Varsovie, le 28 juin (20h45). Du coup, un déplacement de l’exécutif en Pologne serait alors envisageable.

Le Graët : « J’y serai, sans aucune ambiguïté »

La décision de boycotter un évènement aussi populaire que l’Euro marque l’intransigeance du nouveau pouvoir dans sa volonté d’imposer un mode de gouvernance « éthique ».Après la baisse des salaires des ministres et les déplacements en train du président, la France s’oppose désormais ouvertement à un pays qui maintient dans ses geôles l’ex première ministre Ioula Timochenko, dans des conditions de détention jugées « inacceptables » par nombre d’Etats européen. Une position dont se félicite la Licra (Ligue internationale contre le racisme et l’antisémitisme) qui a, par ailleurs, annoncé sa présence à l’Euro en tant qu’observateur international accrédité par l’UEFA. Des intentions qui n’auront toutefois aucune influence sur le pouvoir sportif.

Lors de l’assemblée fédérale de la FFF le 26 mai dernier, le patron de la Fédération, Noël Le Graët, ne laissait en effet planer aucun doute sur son déplacement en Ukraine. « En ce qui concerne ma présence personnelle, bien entendu j’y serai, sans aucune ambiguïté, a indiqué Le Graët. A la disposition des joueurs et de l’entraineur. » Preuve supplémentaire du désintéressement de la délégation tricolore vis-à-vis de la chose politique, la France, dont les trois rencontres du 1er tour auront lieu en Ukraine, est la seule nation de l’Euro avec la Suède à avoir choisi l’Ukraine comme camp de base…